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Le chargé des élections de Manko Watou Senegaal, l’ancien ministre Sada Ndiaye, a fait face à la presse hier. Il a profité de cette occasion pour faire le point sur le processus électoral, mais aussi faire le procès de ce régime qui n’a pas de ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et ou de la Justice.
A quelque six mois des élections législatives, les rapports entre le pouvoir et l’opposition est redevenus électriques. Hier, en conférence de presse, Sada Ndiaye, le chargé des élections de la coalition de l’opposition, n’a pas raté l’actuel régime qu’il accuse d’avoir créé toutes les conditions de refus de dialogue avec son opposition. « Avec ce système, tous les symboles de la République ont été piétinés. Quand on prend l’arrêt de la CEDEAO, qui demande à libérer tel, mais Macky marche là-dessus. La Cour suprême est mise au premier plan. Tous les symboles qui incarnent l’Etat, Macky Sall les a tous brûlés », a-t-il révélé. Il cite comme exemple de démarche la version « Judas » : « Tout récemment, quand le président a rencontré Aïda Ndiongue dans une cérémonie au Point E, il l’avait appelée ma sœur en lui faisant l’accolade. Mais le lendemain, ce même Macky Sall a fait saisir les milliards d’Aida Ndiongue. Ces gens-là sont des bourreaux froids, sans foi ni loi. On ne meurt qu’une seule fois.»
Une fraude électorale en marche…
Sur le processus électoral, Sada Ndiaye est d’avis que les élections pourront se tenir à date échues. Cependant, il note plusieurs anomalies dans l’application des décrets sur le processus en cours. « C’est le décret qui dit que la filiation de l’électeur est dans la carte à puce, nous on n’a rien inventé. Et le code électoral confirme encore, disant que jour de l’élection, la seule carte à présenter c’est celle de la CEDEAO parce que c’est là où se trouve la filiation de l’électeur. Mais si des gens pensent qu’ils sont super intelligents pour faire à eux seul le code électoral, les conséquences sont là. La seule solution, c’est d’appliquer la carte à puce au lieu des listes électorales. Et il sera facile d’identifier des gens », a-t-il expliqué. Il ajoute qu’il y a un manque de vision dans l’organisation des élections. « Il n’y pas une insuffisance de matériels, mais ils ont été mal utilisés. Au lieu de créer dans chaque commune une commission électorale, le ministre, avec sa carence, a accéléré la mise en place des commissions itinérantes. En réalité, il a mis la charrue avant les bœufs. Et le gouvernement actuel est incapable d’organiser ces élections et personne ne peut les sauver. »
Pour lui, le processus est mal parti « On est à six mois des élections et on n’a pas de fichier. Le code électoral de la CEDEAO est très clair, six mois avant les élections, on ne doit pas toucher la loi électorale, mais ici, on n’a pas même pas le fondement de la loi électorale, le fichier même n’est pas encore en place. Et la fraude, c’est quand ils envoient les commissions là où ils pensent avoir des électeurs, au Sénégal comme à l’extérieur, mais là il y a une forte présente de l’opposition, ils n’envoient pas de commissions. »
… les ministres impliqués
Cependant, le monsieur élection de l’opposition révèle que certains ministères s’activent déjà dans la fraude. « On demande toujours le départ de Abdoulaye Daouda Diallo. On n’a jamais eu un ministre de l’Intérieur aussi incompétent au Sénégal. Il n’a aucune hauteur, ni aucune posture républicaine. Il est irresponsable et n’est pas digne d’être un ministre l’Intérieur. On ne fait pas confiance en Macky et en ses ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice. Ce dernier se comporte comme un va-nu-pieds qui s’adonne à des querelles de borne fontaine. Ces gens-là nous font honte et ils ne doivent pas porter les Sceaux de la République », dénonce Sada Ndiaye, avec un ton ferme.
Ibrahima Khalil DIEME
