COMPARAISSANT HIER AU TRIBUNAL DE DAKAR, STATUANT EN MATIÈRE DE FLAGRANTS DÉLITS, POUR VIOL, VOL ET ESCROQUERIE SUR UNE VINGTAINE DE FILLES, PAPE DIADJI DIOP ET ABDOULAYE DIABAN RISQUENT RESPECTIVEMENT 3 ANS ET 1 AN DE PRISON FERME.
Se faisant passer pour Daba Diop sur Facebook, Pape Diadji Diop, étudiant en master 1 à la Faculté des lettres de l’Ucad, est inculpé d’avoir violé, volé et escroqué vingt-cinq jeunes filles. En effet, il avait deux comptes sur facebook sous les noms de Daba Diop et Aïssatou Ndiaye. Après avoir été abusée, dépossédée de son portable et d’une somme d’argent par son bourreau, la nuit du 6 au 7 janvier 2017, ce n’est que deux jours plus tard que Fatou Diagne, l’une des victimes, s’est rendue à la police afin de porter plainte contre celui-ci. Interpellé par les enquêteurs de la brigade de Colobane, Papa Diadji Diop sera inculpé pour viol, vol et escroquerie, puis placé sous mandat de dépôt le 2 février dernier.
«Je corrigeais les filles mbaraneuses»
A l’enquête préliminaire, le prévenu avait nié les faits de viol, mais avait confirmé qu’il administrait une correction aux filles qui, selon lui, étaient des «mbaraneuses» qui trompaient les garçons afin de les escroquer. Ce qui l’a poussé à faire cela. Et via sa dernière victime, la police a pu découvrir que d’autres filles ont été grugées par la même personne.
Et devant la barre du tribunal, Papa Diadji Diop a réitéré les mêmes propos, se déchargeant complètement du viol. «J’avoue effectivement avoir créé ces deux comptes sur Facebook mais je n’ai pas trompé ces filles sur celui ouvert sous le nom de Daba Diop. Je reconnais avoir volé le téléphone de cette jeune fille à côté de moi», dit-il. Toujours dans ses dénégations, Pape Diadji Diop déclare : «Toutes ces filles voulaient me dribbler et c’est moi qui les ai devancées. En ce qui concerne Fatou Diagne, on s’est parlé sur internet et en ce moment, je me suis fait passer pour une fille sous le nom de Daba Diop. Et après maintes discussions, je lui ai proposé de la mettre en rapport avec mon soi-disant cousin riche pour qu’ils sortent ensemble», lâche-t-il.
Sur la même lancée, il termine en avouant : «La nuit du 6 janvier, nous étions allés manger une glace à Callisto. Sur le chemin du retour, nous sommes partis à son domicile et nous avons passé la nuit ensemble et c’est au petit matin que j’ai déserté. C’est après lui avoir révélé ma véritable identité qu’elle a voulu se venger de moi en me trainant à la police. Je ne l’ai jamais violée, je ne lui ai rien volé non plus».
Son co-inculpé Abdoulaye Diaban se dédouane des accusations de son compagnon Diadji, qui disait lui avoir vendu quatre téléphones subtilisés à ces victimes. «Je n’ai jamais acheté de portables venant de lui, car, à chaque fois, je lui indiquais d’aller les vendre à d’autres personnes dans le marché». Ndèye Marie Diédhiou, l’une des victimes présentes à la barre, demande 110.000 francs Cfa, correspondant au coût de son portable.
Le maitre des poursuites a demandé que Pape. Djadji Diop soit reconnu coupable des faits d’abus de confiance et qu’une peine de trois ans de prison ferme soit retenue à son encontre. Contre Abdoulaye Diaban, il a requis un an ferme pour recel.
L’avocats de Diaban a demandé la relaxe pure et simple, car personne n’a trouvé par-devers lui les portables. Pour le conseil de Pape Djadji Diop, rien ne prouve que Fatou Diagne a été victime d’un viol.