Après les tirs groupés en direction de l’Imam Alioune Moussa Samb, qui a eu la maladresse de demander au chef de l’Etat, à l’occasion de la prière de l’Aid El Fitr, de ne pas réduire son mandat, place maintenant aux modérateurs. Baila Wane, du « Cercle des amis de Macky Sall », dans un entretien accordé à Libération, a tenté de tempérer en expliquant la lourde mission qui incombe à l’imam de la Grande Mosquée de Dakar.
« Pour moi, l’imam Samb est dans son rôle. Il apprécie toutes les variables d’alerte et de sauvegarde qui peuvent hypothéquer le bien-être des populations que nous sommes. Il a un rôle de conseil et, à chaque fois qu’il juge des faits susceptibles de déboucher sur des problèmes à venir, il est tenu de les évoquer et de montrer une direction. Au demeurant, personne ne peut interdire à l’imam de donner des conseils non pas à un candidat ni à un chef de parti (encore qu’il aurait pu) mais au chef de l’Etat à qui Dieu a confié le destin des Sénégalais. Le mandat actuel de sept ans du président de la République, ce n’est pas l’imam qui l’a fixé. C’est le peuple, en toute souveraineté, qui en a décidé. Il est donc dans son droit. Si c’est cela qu’on appelle faire de la politique et même être de l’Apr, les magistrats sont-ils alors des politiciens quand ils confirmaient au président de la République, lors de sa prestation de serment, qu’il était élu pour sept ans ? C’est excessif ! » tranche Baila Wane dans les colonnes du journal.
Sur les propos de Pape Samba Mboup accusant l’imam d’être avide d’argent, l’ancien Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) n’est guère étonné. « Cela ne m’émeut point », dit-il soutenant que « notre religion lui assigne ce rôle, en sa qualité d’imam, il devient un « mur » de lamentations pour les démunis, un dépositaire des charités et dons de la communauté ». « On lui dépose même nos « mudum koor » pour qu’il puisse satisfaire les doléances des démunis. Il a aussi un rôle d’intermédiaire pour « mendier » pour les autres, comme moi, qui ont honte de le faire car ne voulant se faire identifier », a-t-il expliqué. Aussi, le leader du « Cercle des amis de Macky Sall » confie-t-il à nos confrères : « L’imam, dans notre religion a un rôle très difficile : la charge est immense, c’est pourquoi on ne saura jamais le rétribuer proportionnellement à son action, seul Dieu peut s’en acquitter. Il est dans son rôle : il faut que le gouvernement et la communauté lui donnent plus de moyens financiers car, la tâche est énorme et, le plus souvent d’ailleurs, au détriment des propres ressources de sa famille ».