Selon les informations de Libération, le général Bora Colley, le chef des « Jungullars »de Yahya Jammeh est entendu depuis samedi dernier à la Division des investigations criminelles (Dic) sous le régime de la garde-à-vue. Il a été transféré à Dakar comme quatre militaires gambiens, membres de la sécurité de Zeïnab Jammeh, intercepté à Karang. Libération est en mesure de révéler que le dispositif mis en place par la police sénégalaise depuis le début de la crise gambienne a encore fait quatre prises.
Selon nos informations quatre militaires, membres de la sécurité de Zeïnab Jammeh, l’épouse de Yahya Jammeh, ont été arrêtés à Karang. Ces derniers, qui avaient accompagné l’épouse du dictateur lors de son exil, tentaient pour on ne sait encore quelle raison, de revenir en Gambie. Ils ont été transférés à Dakar, plus précisément à la Division des investigations criminelles (Dic) où ils sont interrogés.
Avant eux, la Dic recevait un autre colis : le général gambien Bora Colley, chef des « jungullars », ces tueurs froids à la solde de Jammeh. En effet, le général qui avait été interpellé à Mpack, le 25 janvier dernier, est interrogé depuis samedi par la police judiciaire sénégalaise. Faut-il voir un lien entre ces enquêtes et la découverte d’une cache d’armes au domicile de Jammeh à Kanilaï, son village natal?
En effet, les forces de la Cedeao, sous la houlette du général sénégalais François Ndiaye, ont découvert une cache d’armes et de munitions dans le domicile du despote en exil en Guinée équatoriale. On saura sans doute à la fin de l’enquête de la Dic si les trois affaires sont liées.
Dès le déclenchement de la crise, la Police nationale a renforcé ses positions au niveau des postes-frontières suivant en cela les instructions de l’Inspecteur Général Oumar Maal, directeur Général de la Police Nationale lequel, on s’en souvient, avait entamé un périple sur toute la frange frontalière du Sénégal avec ses voisins comme la Gambie, la Guinée-Bissau et la République de Guinée afin d’entretenir ses hommes postés aux frontières, des mesures sécuritaires préventives à prendre.
Ainsi, cent onze (111) agents ont été déployés dans les secteurs frontaliers de Karang, Keur Ayib, Kidira, Kounkané et Salikégné, dont soixante-neuf (69) du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) et quarante-deux (42) de la direction de la Police de l’Air et des Frontières (DPAF). Trois objectifs sécuritaires de haute importance au vu de la situation de crise en cours, étaient visés à savoir : renforcer le contrôle de l’immigration, renforcer la surveillance de la frontière grâce à la multiplication des patrouilles et coordonner les procédures de facilitations en faveur des individus souhaitant se réfugier au Sénégal pour une meilleure gestion des flux de ces personnes déplacées et réfugiées.
Le dispositif de patrouille a été renforcé par les brigades de patrouilles frontalières à Sarayélli (Secteur frontalier de Kidira) et Mandat-Douane (secteur frontalier de Kounkané). Toutefois, les autres postes-frontières avec la Gambie (Séléty et Sénoba) ont également joué un rôle prépondérant notamment dans le domaine de la collecte du renseignement transfrontalier et de la gestion des réfugiés gambiens arrivés en grand nombre dans les régions septentrionales.
Au total, la Police nationale, grâce à une synergie d’actions de ses entités, a joué un rôle capital dans la gestion de la crise gambienne, tant du point de vue humanitaire que sécuritaire. Ainsi, du 1er janvier au 22 janvier 2017, les postes frontaliers avec la Gambie ont enregistré un flux total estimé à cent vingt-sept mille neuf cent dix (127.910) dont cinquante mille quatre cent vingt huit(50.428) Gambiens.
Libération