Le surpoids est déjà en soi un problème de santé qui peut s’avérer sérieux, voire grave. Pire encore: il peut amener des moqueries… qui sont également préjudiciables à la santé des personnes obèses. Cette pratique, connue parfois sous le nom de « fat shaming » (littéralement « l’humiliation des gros » en anglais), peut en effet se répercuter chez les personnes en surcharge pondérale avec des conséquences physiques quantifiables.
Expliquer frontalement, ou laisser entendre par des remarques acerbes que les personnes grosses sont paresseuses, laides, molles, responsable de leur état et inapte à susciter le désir ou à trouver l’amour, ce n’est donc pas seulement une humiliation. Cela peut aussi être une vraie atteinte à leur intégrité physique.
L’université de Pennsylvanie aux Etats-Unis a en effet étudié un échantillon de 159 femmes obèses (principalement d’origine afro-américaines). Il a été demandé à ce panel d’estimer le niveau de « fat shaming » auquel il est confronté chaque jour. Elles devaient ensuite estimer la manière dont ces quolibets impactaient leur moral. Enfin, un bilan de santé complet était effectué. Résultat? Un lien apparent a été mis en lumière entre un niveau ressenti de discrimination jugé élevé, et des problèmes de santé. L’étude précise ainsi que le « fat shaming » multiplie environ par trois les risques de développer un syndrome métabolique et par six les risques de présenter un taux de triglycérides supérieur à la moyenne, augmentant les risques cardiovasculaires et de thromboses.
Les chercheurs rappellent donc que, de manière générale, stigmatiser une personne en surpoids pour créer un « électrochoc » pour la pousser à lui faire perdre sa surcharge pondérale est une stratégie vouée à l’échec. On sait maintenant qu’elle peut en plus dégrader la santé.