Les députés russes ont adopté ce mercredi en deuxième lecture un projet de loi dépénalisant les violences domestiques. Les violences commises au sein d’une même famille, y compris contre les enfants ou le conjoint, tant qu’elles n’ont pas causé de blessures graves ni eu de précédent, sont concernées par ce texte.
Si des violences sont constatées, la loi prévoit une amende de 30.000 roubles (470 euros). Actuellement, la législation inflige jusqu’à deux ans de prison aux coupables de violences domestiques.
Donner une seconde chance
Surnommé « la loi sur les gifles », le texte est soutenu par de nombreux parlementaires conservateurs, qui estiment qu’elle donne une seconde chance aux personnes concernées. « Si vous giflez votre enfant mal élevé, vous risquez jusqu’à deux ans de prison. Si votre voisin fait de même, il n’aura qu’une amende », a justifié sur son blog l’une des auteurs de la loi, la sénatrice Elena Mizoulina.
Les propositions des députés communistes qui demandaient de ne pas dépénaliser les violences ayant visé des enfants ou des femmes enceintes ont été rejetées par la Douma russe (chambre basse du Parlement).
4.000 victimes en 2015
« Qualifier de violences domestiques certains gestes au sein de la famille, c’est dramatiser du point de vue juridique […]. Ce n’est pas correct », a de son côté expliqué Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, qui soutient le projet.
Le texte doit encore être approuvé en troisième lecture par les députés puis être voté par les sénateurs, généralement une formalité, avant d’être promulgué par Vladimir Poutine.
Pour rappel, les violences domestiques, notamment sous l’influence de l’alcool, sont un problème répandu en Russie. En 2015, plus de 4.000 personnes ont été tuées par un membre de leur famille, selon le comité du Kremlin pour les droits de l’Homme, citant le ministère russe de l’Intérieur. D’après cette même source, 40 % des crimes violents les plus graves ont lieu dans le cercle familial.