En Gambie, il ressort des propos de citoyens Gambiens (qui ont désormais droit à la parole) qu’il faudra vite aller vers une « déjammehisation » de la Gambie. Mais pour ce faire, il faudra dérouler un travail profond étant donné que l’ancien potentat avait miné tous les secteurs et inondé de son image et par ses idées tous les espaces. Les photos qui trônaient dans tous les coins du pays ont fini de disparaître. C’est le cas à « Terminal » où son effigie imposante attirait toutes les attentions. Pour Ousmane Joof, commerçant à Serekunda « il faudra pour certaines images, recourir à l’expertise des maçons ». Parfois, il tient dans sa main droite un exemplaire du Coran, parfois une canne. Adama Barrow ne devrait nullement tarder à effacer la tête de son prédécesseur sur certains billets de Dalasis disponibles sur le marché depuis février 2015. En s’éloignant du reste du monde Yaya Jammeh a tenté de faire glisser son pays vers le lot des « Etats Islamiques » nonobstant le fait que plusieurs chrétiens habitent la Gambie. D’ailleurs, l’Eglise avait fini, depuis belle lurette, de lui accorder un certain égard depuis qu’il avait osé critiquer le contenu de la Bible publiquement. D’Etat islamique, Yaya a visé « l’Etat Babiili », une de ces nombreuses lubies de Yaya Abdoul Aziz Diémé ( son vrai nom) que rien n’explique encore.
JAMMEH EN MAÎTRE TERRIEN ABSOLU À KANILAI !
Barrow devra aussi rendre Kanilai à ses véritables propriétaires. Yaya Abdoul Aziz Diémé, devenu Yaya Jammeh au niveau de l’état civil gambien, a su en effet récupérer d’énormes superficies de terre sur lesquelles il a établi de grands domaines agricoles. Son statut de Président de la République lui avait permis, en effet, de « dégager » plusieurs familles de leur patrimoine foncier. Dans sa fougue de jeune militaire, avide de pouvoir et de richesse, il avait réussi à mettre la main sur l’économie du pays vendant viande, riz, poisson, machines etc…et fixant à souhait le prix des denrées alimentaires. A Banjul comme ailleurs « tout appartenait à Yaya » pour reprendre une de nos sources.
LA GAMBIE PARLE APRÈS 22 ANS DE SILENCE
Adama Barrow aura la lourde tâche de rendre aux Gambiens leur liberté d’expression. Yaya Jammeh avait installé dans le pays un climat hostile aux critiques. Le concernant, il réagissait immédiatement. L’imam Ratib Baba Leigh qui avait osé critiquer le potentat, même de manière voilée, en avait pris pour son grade : il avait atterri dans les geôles de Jsowang dans le Kombo. Le fils de Kanilai avait ordonné son arrestation suite à des sorties contre son régime. Des avocats subiront le même sort pour avoir osé ouvrir la bouche. Maintenant qu’il est parti, c’est toute la Gambie qui parle…