Youssou Ndour est chevronné.
Chacun d’entre nous connait une personne qui – avec un talent démesuré – a finit par trahir son don ou l’a étouffé en jouant « Petit ». Ceci est soit lié à l’incapacité de gérer le succès, soit au mélange entre le travail et le loisir.
Qui a une fois vu Youssou donner une impression de dés – accords avec ses instrumentistes sur scène par ce que l’ambiance fut trop chaude ou qu’un Ministre d’Etat s’est laissé emporter devant lui ou n’importe quelle autre connerie ? Si vous l’avez vu, levez le doigt. Avec des centaines de paroles de chansons dans sa tête, un niveau (formel) d’étude aussi bas que le sien, un public qui rivalise de scenarios insolites, il assure toujours.
Son métier est le divertissement certes, et la scène est l’un des lieux où l’on a le plus de chances de s’exciter. Mais si vous l’observez, vous aurez pitié de voir comment il s’agrippe sur son micro et réveille toujours les cordes vocales au besoin. C’est ce qu’on appelle de la DISCPLINE.
Je me suis toujours demandé pourquoi il se donne tant de mal. Jusqu’à ce que je tombe sur cette vidéo. Là, l’on comprend nettement que le choix est délibéré et que c’est lui-même qui s’est tenu de prendre les choses au sérieux et d’entretenir un code de conduite qui ne laisse aucune chance au dérapage.
Regardez le passage sur cette vidéo où il essaie de transmettre à ses petits-enfants cette attitude:
Ceci est valable dans tout ce que vous faites.
Une autre vidéo de la célébration de son disque d’or en témoigne.
Dans le jeu, mais jamais comme un joueur:
Visionnez l’extrait ici:
Certains croient que dans n’importe que métier ou projet, seul les débuts sont difficiles. Détrompez – vous. Une fois avoir atteint le sommet, vous vous rendrez compte que cela nécessite encore plus d’itération pour y rester.
Un célèbre homme d’affaire disait : Seuls les paranoïaques survivent.
Ceci est d’autant plus vrai dans le monde de plus en plus compétitif dans lequel nous vivons.
Il ne répond pas. En tout cas, pas tout le temps.
Dans un monde où chaque individu est devenu une entreprise médiatique. Toute personne dotée d’une connexion internet et d’un téléphone mobile déteint la possibilité de dire, critiquer, aimer, partager. La conservation d’une e-réputation est parue tout d’un coup, cruciale. Des personnalités et Organisations dépensent des budgets énormes pour entretenir leurs images, répondre au moindre clown sur YouTube, twitter etc
Youssou Ndour – ou du moins son équipe de communication- prend le contre-pied.
Fréquemment attaqué de manière frontale, il ne répond que pour dire : « je n’ai pas le temps de répondre».
Cette attitude est puissante pour 02 raisons.
Elle permet de ne pas offenser la mauvaise personne. Une revanche n’étant jamais équilibrée.
Elle laisse à des personnes volontaires de prendre sa défense. Et grand père en reçoit tout le crédit.
La preuve ? Revisiter tous les articles contre sa personne qui trainent sur Internet et aller directement au niveau des commentaires.
Il est défendu par la communauté.
Ce qui est le plus drôle, c’est que « plus les attaques sont fondées et plus la personne qui les prolifère est crédible, plus fermement il est défendu ».
Tu veux voir le nom de ta chère maman trainé dans la boue? Attaque Youssou Ndour.
Il donne en retour.
Réussir, percer, aller au sommet c’est noble. Ne serait-ce pour justifier l’investissement de nos parents / tuteurs.
Mais après? Qu’est ce qui s’en suit?
Pour certains, c’est l’arrogance. D’autres se prélassent, prenant tout pour acquis.
Juste après l’abolition de l’apartheid, Nelson Mandela a dit: « Quand vous regardez ce que vous avez traversé, vous êtes satisfaits. Mais une fois que vous levez la tête, vous verrez qu’il y a toujours des progrès à faire. » Il ne l’a pas dit exactement ainsi, mais c’est ça l’idée.
Aujourd’hui, Youssou Ndour ne se voit plus comme un musicien tout court.
Il veut représenter un idéal. Il veut représenter une possibilité
Un enfant grandi à la Médina qui a fait le tour du monde sans jamais s’expatrier. Un garçon qui quitte l’école secondaire pour devenir le premier patron de presse de son pays +/- 40 ans plus tard. Un leader qui mise sur des jeunes et leur donne la chance de briller dans des domaines aussi variés que divers.
Par ce que sûrement il a une fois entendu une personne lui dire : « Grace à toi, je n’ai pas abandonné ». Le sentiment que procure ce témoignage et bien plus agréable que le succès personnel.
Sans oublier qu’il a eu la sagesse de le faire dans les 02 sens.
Sur certains registres, il se rappelle des personnes ayant misé sur lui pendant ses débuts.
Paix à l’âme de Ndiaga Mbaye. Longue vie à Mame Marie Sène.
Remontez plus loin, pour qu’il vous dise que ceux qui ont combattu pour notre indépendance méritent tout, de notre part.
Mais ce Give Back ne représente rien comparé à ce qu’il essaie d’inculquer à la jeune génération et comment ils les boostent.
Tout ceci, gratuitement. Enfin, presque quoi .
Pour votre plaisir…
J’ai écrit cet article par ce que je veux que le Monsieur nous écrive une biographie sur laquelle la jeunesse peut s’inspirer.
Des anecdotes et insolites incluses hein ;-).A mon avis, c’est tout ce qu’il doit à mes petits frères et moi.
Enfin. Youssou Ndour est inarrêtable par ce qu’il n’ya que Dieu pour arrêter une personne.
Vieux Moussa
