Les députés se sont réunis ce 2 Janvier 2017 pour donner une position sur le report des Législatives en raison de leur coïncidence avec le mois de Ramadan. Peu de responsables de l’Opposition s’offusquent d’une telle éventualité. Mais la majorité consente à ce report en raison de la dimension nationale du Ramadan et des exigences que ce mois impose. Le Sénégal étant un pays d’une forte majorité de musulmans, ce report s’impose et est indispensable pour des Législatives populaires aux résultats légitimes et crédibles.
« La politique n’est pas la sève nourricière du Sénégal », enseignait Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtom. « L’action politique ne doit jamais détourner de la voie religieuse », professait Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma. « La politique est une expression qualifiée et exigeante de l’engagement du citoyen au service des autres », insistait Feu le Cardinal Hyacinthe Thiandoum.
La sagesse de ces Saints impose, par conséquent, une tenue et une retenue des citoyens et de la classe politique à la veille des Législatives.
Au-delà des instructions religieuses, le Sénégal a besoin de retenue politique et de mesure surtout avec des Législatives qui se tiendront forcément et selon les normes juridiques qui régissent leur tenue et leur organisation.
Le 02 Juillet 2017 devrait être la date de ces Législatives qui seront précédées d’une campagne électorale qui serait indubitablement intense, vivante, remuante et même endiablée. Les campagnes électorales au Sénégal ont toujours été ainsi, surtout lorsqu’elles charrient en elles des enjeux de survie politique. Tenir les Législatives le 02 Juillet 2017 serait conséquemment impertinent en raison du contexte.
Les folies d’une campagne électorale en Ramadan
Le Sénégal est un pays où la Communauté musulmane est majoritaire et fortement attachée aux rites sunnites, aux respects des piliers de l’Islam parmi lesquels, au-delà de la Shahada, la Prière et le Jeûne occupent des places centrales. Il est donc impertinent de tenir une campagne électorale en période de Jeun.
Le mois de Ramadan est un temps de sainteté par excellence. Il est un mois de Jeûne qui contient aussi la nuit du Laylatoul Qadri, Nuit du Destin, la plus sainte nuit de l’année musulmane. Un musulman fervent n’a pas le temps d’une campagne électorale, d’une réunion politique ou d’un thé-débat en un mois durant lequel se commémore la nuit que le Coran a été révélé au Prophète Mouhammed (PSL) par l’archange Djibril. Ce mois dépasse mille mois de prières, disent les Mystiques.
Le Ramadan est une phase de pieuses actions, de prières, d’invocations et de bonnes paroles. Il n’est pas un moment de rivalités et d’invectives comme il en est ainsi en période de campagne électorale. La classe politique sénégalaise est trop venimeuse pour mener une campagne en mois de Ramadan.
La campagne électorale des Législatives correspond à un mois sacré de privation, de jeûne quotidien et d’ascèse morale. Ce mois est un moment de spiritualité, de paix, d’unité nationale et se solidarité. Ceux ont voté le report sont en phase avec la morale et la laïcité qui inclut le respect de toute confession religieuse de la part de l’Etat.
Ceux qui s’y opposent ou refusent s’accommodent des maux sataniques qu’alimente Satan, la haine, la violence publique, les invectives, les calomnies et les mensonges dissimulées dans la démagogie pour l’accès à une sinécure. Ils s’allient avec Satan et font tomber leurs masques, dit un Imam.
L’Etat assure le libre exercice des activités religieuses des communautés de croyants. Le respect d’un calendrier électoral ne devrait entraver aucune forme de foi religieuse communautaire, surtout dans un pays comme le Sénégal où les fidèles musulmans de quelques confréries qu’ils soient éprouvent un sentiment de sécurité sociale et de satisfaction morale par la pratique de leur foi. Le report des Législatives est donc indispensable.
Satan est fort partout, même dans l’espace politique ! Mais Dieu Seul est Souverain, partout, en tout, sur tout et sur tous ! !
