Le gouvernement français a décidé de dissoudre une association d’aide aux détenus musulmans, soupçonnée, depuis sa création, de liens avec l’islam radical, a indiqué, hier, son porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.
La décision, annoncée par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve en Conseil de s ministres, concerne une association d’aide aux détenus musulmans et à leurs familles, Fraternité musulmane Sanabil, dans le radar des autorités depuis sa création en 2010, et dont le nom était apparu dans de nombreux dossiers terroristes.
Cette décision a été prise sur le fondement d’un article du code de la sécurité intérieure sur les associations qui “appellent à la haine ou à la violence, ou qui se livrent à des agissements susceptibles de provoquer des actes terroristes”, a indiqué Stéphane Le Foll à la presse après le Conseil des ministres. Les avoirs de cette association en région parisienne, qui dit suivre quelque 740 détenus en France et à l’étranger, avaient déjà été gelés fin octobre.Son président, Antho B., s’était alors défendu, soutenant que la seule action de l’association était d’entretenir une correspondance avec les détenus qui en faisaient la demande et d’envoyer “quand (elle) le peut un mandat aux indigents” pour cantiner. Mais pour le ministère de l’Intérieur, “sous couvert d’un soutien matériel dispensé à des détenus de droit commun ainsi qu’à leurs familles, l’association encourageait la radicalisation de ces derniers durant leur séjour carcéral pour les rallier à la cause jihadiste”.
Il note que plusieurs de ses anciens dirigeants ou membres “ont rejoint la zone de combat irako-syrienne” et que l’association “facilitait les rencontres entre des jihadistes radicaux et des individus moins impliqués dans le but d’influencer ces derniers”.