Amadou Barry né en 1988 à Conakry, Cheikh Omar Baldé né en 1997 en Gambie, Abdourahmane Ba né en 1987 à Dakar et Thierno Ibrahima Baldé né en 1988, tous des charbonniers, placés sous mandat de dépôt depuis le 25 août 2014, ont été depuis hier édifiés sur leur sort par la Chambre criminelle de Ziguinchor qui jugeait sa troisième affaire. Le Tribunal, dans son délibéré, les a tous acquittés. Amadou Barry et compagnies ont humé l’air de la liberté au grand bonheur de leurs parents qui avaient envahi le Tribunal régional de Ziguinchor qui abrite depuis ce lundi la deuxième session de la Chambre criminelle de Ziguinchor pour l’année 2016.
Respectivement apprenti maçon, apprenti chauffeur et vendeurs de friperies dans leurs pays d’origines, Amadou Barry et ses compagnons d’infortune étaient venus dans la région sud du Sénégal, plus précisément dans le Nord Sindian, dans le village de Néma Djinaré, situé dans le département de Bignona pour disent-ils, chercher du travail. Pour se faire, ils vont se transformer en charbonniers. Dans le village de Néma Djinaré, ils seront les hôtes du chef du village. Sur place, ils vont s’adonner à la coupe du bois avant de le transformer en charbon. Le 20 avril 2014, lors d’une opération de ratissage de l’armée sénégalaise dans la zone, Amadou Barry, Cheikh Omar Baldé, Abdourahmane Ba et Thierno Ibrahima Baldé seront tous appréhendés par les militaires. Ils se trouvaient dans un vaste champ de cannabis. «Les militaires, contrairement à se qui a été rapporté dans le procès-verbal de l’enquête, nous ont retrouvé devant nos fours de charbon. C’est par la suite qu’ils ont embarqué à bord de leur véhicule avant de nous amener à Ziguinchor où ils nous ont déposés à la gendarmerie.
Nous ne sommes ni des trafiquants, ni de cultivateurs de chanvre indien», avance, à la barre et en chœur les accusés qui n’ont pas varié dans leurs déclarations depuis l’enquête préliminaire jusque devant la barre du Tribunal. Mais, pour le témoin de cette affaire, le Sergent-chef, Roméo O Sagna, «les quatre accusés cultivaient bel et bien du chanvre indien dans leur champ. Ils étaient, au moment de leur «capture», en mode rasta et l’un d’entre eux avait même la barbe très poussée. Mieux, ils avaient même une hutte leur champ de chanvre indien où ils ont élevé des poulets qu’ils nourrissaient avec de l’herbe qui tue. Nous avons découvert par devers eux 750 Kg de chanvre indien », dit-il à la barre.
Et d’ajouter, «j’ai d’ailleurs toutes les pièces à conviction dans une clé et qui, pour la manifestation de la vérité, pourrait permettre au Tribunal d’entrer en voie de condamnation contre les accusés L’avocat général, dans son réquisitoire, après avoir déclaré les accusés coupables des délits qui leur sont reprochés, a demandé au Tribunal d’appliquer la loi. Si pour la défense, rien dans ce dossier, ne prouve que l’herbe qui tue cultivait dans le champ de leurs clients appartiennent à ces derniers, elle a plaidé pour la relaxe pure et simple de Amadou Barry et ses amis. Le Tribunal dans son délibéré, a finalement acquitté les accusés au grand bonheur de leurs parents avant d’ordonner la destruction de la drogue.