Chez lui, toutes les conditions sont réunies pour raccrocher son « Ngimb ». Mouhamed Ndao Tyson, le leader de la Génération Boul Falé, ne gagne plus et sera bientôt frappé par l’âge de la retraite (45 ans). Il peut cependant toujours tenter un retour au premier plan, ou un dernier baroud d’honneur.
Pour Mouhamed Ndao Tyson, les saisons se suivent et se ressemblent. Le leader de la Génération Boul Falé a manqué son pari de revenir en force dans l’arène le 3 mai 2015. La faute au 3e Tigre de Fass Gris Bordeaux qui avait pris le dessus sur lui, au terme d’un face-à-face pas très disputé. En effet, le chef de file de l’écurie Fass n’avait eu aucune difficulté à s’imposer devant un Tyson toujours méconnaissable, après 4 minutes de confrontation. Un énième revers d’affilée qui risque de compromettre définitivement ses chances de retrouver sa place parmi les Vip. Surtout que l’ancien coéquipier d’Eumeu Sène est de plus en plus proche de la retraite avec plus de 43 ans au compteur.
L’ancien Tigre de Fass Mbaye Guèye lui avait de ce fait conseillé d’arrêter sa carrière afin d’éviter une humiliation de plus. « Quand j’avais dit qu’on ne tire pas sur un cadavre les gens l’avaient mal interprété. En fait, je considère Tyson comme un cadavre ambulant, et j’avais vu cette humiliation venir contre Gis Bordeaux. Je ne voulais pas qu’il subisse cela c’est pourquoi j’avais fait cette déclaration. Je voulais qu’il sorte par la grande porte mais… », avait-il soutenu après juste la victoire de son poulain au stade Demba Diop. En fait le « Cheikh », qui traverse une mauvaise passe depuis plusieurs années, avait une obligation de résultat lors de sa dernière sortie. Mais il n’avait pas pu réussir son pari de se réhabiliter, à l’image de ses trois précédents face-à-face. « Tout se joue dans l’enceinte et apparemment il y a quelque chose qui manque à Tyson. En gros, cette défaite face à Gris Bordeaux prouve que c’est la fin pour Tyson ! » avait confirmé l’ancien lutteur Boy Kairé.
En effet, la dernière victoire du leader de la Génération Boul Falé remonte en 2006 face à Moustapha Guèye le deuxième Tigre de Fass. Impuissant devant ses pairs Vip, Bombardier, Yakhya Diop Yékini, Balla Gaye 2 et Gris Bordeaux notamment, il a perdu toutes ses chances de revenir en force dans l’arène. La preuve, il a passé une année blanche la défunte saison… et risque de ne pas décrocher un combat cette saison vu que les promoteurs de lutte l’ont complètement zappé.
Ancienne terreur des arènes, Mohamed Ndao Tyson peut par ailleurs se targuer d’avoir poussé à la retraite anticipée pas mal d’anciens ténors de la lutte. Mohamed Ali, Mor Fadam, Toubabou Dior, Daouda Dop, pour ne citer que ceux-là, sont tous passés à la trappe. Mais c’est surtout sa victoire éclatante sur Manga 2 en 1999, qui a été l’apothéose. Celle-ci (la victoire) l’avait définitivement propulsé au sommet de l’arène à l’époque. Cette période marquait la première étape de sa carrière. S’ouvrait ensuite une nouvelle ère pour le leader de la Génération Boul Falé, qui devait maintenant se mesurer aux lutteurs de sa génération tels que Yakhya Diop Yékini, Bombardier et Moustapha Guèye, le 2e tigre de Fass.
L’occasion pour Mouhamed Ndao Tyson de justifier son statut de nouveau champion de l’arène. Un défi que le Pikinois n’avait pas su relever. La faute à Bombardier et à Yékini qui avaient tout simplement mis un terme à son invincibilité. A part Moustapha Guèye, qu’il avait battu à deux reprises en 1997 et 2006, le patron de l’écurie Boul Faalé avait concédé deux défaites face au B 52 de Mbour et deux autres devant le poulain d’Amadou Katy Diop. Des revers qui avaient fini par ternir son blason et donner du grain à moudre à ses détracteurs qui relativisaient les performances du « Cheikh ». Pour ces derniers, Tyson n’avait battu que des lutteurs âgés qui étaient déjà au crépuscule de leur carrière. Il faut dire qu’il n’a en réalité jamais réussi à retrouver ses marques depuis son retour aux affaires, après trois années d’absence dans l’arène pour cause de sanction du Cng de lutte. En lieu et place d’un retour au devant de l’arène, c’est une chute libre de sa part à laquelle on a assisté.
Auteur: Absa NDONG – Le Soleil