Il y a en Macky Sall quelque chose de Mitterrand. L’ancien Président socialiste de la République française, au-delà de son talent politique, avait un génie social qu’il mettait au profit de sa gouvernance. En raison de son sens des relations humaines, il demeurait inextricable à ses amis d’hier et ceux-là étaient pour lui un silo inépuisable d’idées et d’emblème.
Ils étaient ceux que Michel Rocard appelait ses « visiteurs de nuit. » Et Macky Sall semble fonctionner ainsi. Il a des « visiteurs de nuit » qui sont ses vieux amis qu’il ne reçoit qu’au-delà de 20h pour regarder ensemble le rétroviseur et épier conjointement une direction encore plus rutilante. Mais il sait avec qui s’isoler dans un espace privé pour échanger largement et amplement sur tout ce qui cerne et concerne le Sénégal et la marche du monde.
Et ces « visiteurs de nuit » ne sont pas des camarades de parti car étant en dehors des sphères partisanes. Ils bénéficient simplement d’un sens de l’observation, de cogitation et d’analyse de l’actualité et de l’action publique pour être des interlocuteurs avec qui échanger quand tout le monde est parti.
C’est certainement la raison de l’audience nocturne qu’il a accordée à Mbagnick Diop, Président du MEDS et du Groupe Promo Consulting, avec qui il a des relations antérieures à son accès à la Présidence de la République. L’audience était bien privée. Mais le Palais étant un lieu institutionnel, aucune entrée ni sortie ne peut passer inaperçue.
Mais qu’est-ce que Macky et Mbagnick se sont dit ? Personne ne sait. Et malgré négociation et satinés propos, il appert finalement qu’aucune force surnaturelle ne peut amener le Président du MDES à rendre compte d’une seule virgule de leur échange.
Le Sociologue italien, Francesco Alberoni, enseigne qu’ « être l’ami de quelqu’un, signifie qu’on le comprend spontanément au-delà des apparences. Un ami dit la vérité à son ami et rend justice à toute occasion. Il aide à aller où le destin appelle ».
Cette audience qui n’est donc passée inaperçue est une rencontre entre amis. Et dommage que nul n’en sait le contenu !