Entre Ousmane Ngom, Me Babou et Samuel Sarr, qui dit la vérité ?

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À la suite de Me Abdoulaye Babou, c’est Samuel Sarr qui prend le contrepied d’Ousmane Ngom. Ce dernier avait déclaré, lors d’une cérémonie de présentation de condoléances, qu’il a poussé Wade à accepter sa défaite le 25 mars 2012. Qu’en divulguant, dès 18 heures, les tendances du scrutin, favorables à Macky Sall, il a presqu’obligé le président sortant, qui rechignait à le faire, à appeler son rival pour le féliciter.

Pour Samuel Sarr, l’ancien ministre de l’Intérieur « a falsifié l’histoire ».  Il rembobine : « Ousmane Ngom n’a pas mis les pieds au palais le 25 mars 2012. Nous étions 4 dans le bureau du Président. Le Président, sa fille Sindiély, Mamour Cissé et moi-même, de 16 h à 21h10mn et nous y serons rejoints par Karim Wade. Nous faisions le tour du Sénégal (2 fois) au téléphone avec les responsables du Pds, pour avoir les tendances. Le Président a demandé à Mamour d’appeler le ministre de l’Intérieur trois fois à partir de 18h30mn pour lui demander les tendances, selon les services de son ministère. Vers 19h30mn, trois généraux (armée et gendarmerie) entrent dans le bureau. Le Président les rassure en leur disant que si les résultats confirment Macky, il s’exécutera et respectera le verdict des urnes. Les généraux prennent congé du Président. »

 

À en croire Samuel Sarr c’est lui, et non Ousmane Ngom, qui a convaincu Wade à appeler Macky Sall pour le féliciter. « Vers 21 h, sachant que les dernières tendances donnaient Macky Sall vainqueur, j’ai dit au Président que c’est le moment de rentrer dans l’Histoire. Et Mamour de rajouter : ‘’Vous ferez mieux qu’Abdou Diouf… en appelant Macky Sall maintenant.’’ Nous essayons de joindre le staff de Macky, en vain. C’est Karim Wade qui a demandé que l’on appelle via le Palais. C’est Pape Samba Diop qui lui a passé Macky Sall. Et c’est Karim qui a passé le téléphone à son père en lui disant : ‘’C’est Macky…’’ Voilà ce qui s’est passé. Donc, il faudrait qu’Ousmane Ngom arrête de dire des contrevérités. Il ne s’est rendu au palais que tard dans la soirée. »

Ousmane Ngom persiste et signe

Avant Samuel Sarr, c’est Me Abdoulaye Babou qui taclait Ousmane Ngom. Il ne remettait pas en cause sa version à propos du 25 mars 2012. Il s’insurgeait contre le fait que l’ancien ministre de l’Intérieur veuille passer, à travers son récit, pour un sauveur de la démocratie, alors qu’il en est en quelque sorte un pourfendeur. Et comme preuve, Me Babou avait rappelé le « rôle néfaste et négatif » qu’avait joué Ousmane Ngom le 23 juin 2011 lorsqu’il a poussé Wade à maintenir son projet de loi controversé, contre l’avis de certains députés du Pds et, surtout, contre la volonté du Peuple qui s’était dressait comme un seul homme.

 

Dans une déclaration parvenue à la presse, Ousmane Ngom ne désarme pas. Il persiste et signe. Pour le 25 mars, il dit : « Lorsque Samuel affirme que je n’ai pas mis les pieds au palais dans l’après-midi c’est totalement faux et cela est vérifiable dans le registre de la guérite des gendarmes qui mentionne toutes les entrées et sorties de cette résidence du chef de l’État. On y verra facilement qu’à la date du 25 mars 2012, j’y suis venu deux fois dans l’après-midi, entre 18 heures et 20 heures (avant le crépuscule) pour y revenir plus tard dans la nuit, afin de soutenir le Président Wade dans cette épreuve, au moment où beaucoup avaient déjà disparu. »

 

L’ancien ministre de l’Intérieur de poursuivre, au sujet du 23 juin 2011 : « Je prends à témoin le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, pour ce qui est de ma position lors des événements du 23 juin. (…) Je suis, en effet, l’un des rares collaborateurs de Abdoulaye Wade, à l’époque, à avoir osé aller lui dire, dans le blanc des yeux, devant témoin (Souleymane Ndéné Ndiaye) que j’étais contre la Réforme du 23 juin, notamment dans ses deux principales dispositions : la double nationalité et la suppression du quart bloquant. J’ai exprimé cette position avant même que le projet n’aille à l’Assemblée nationale ou ne soit adopté en Conseil des ministres. (…) Le jour-J (le 23), au moment où le débat battait son plein en plénière à l’Assemblée nationale et que certains députés (dont Babou certainement) craignaient que les manifestants n’envahissent l’hémicycle, le Président Wade m’a effectivement appelé pour me demander si j’étais toujours en mesure d’assurer la sécurité des personnes et des biens, y compris celle des députés. J’ai répondu : ‘’Oui’’, et je l’ai fait. Comme je l’ai fait également au lendemain des élections de 2007 et 2012. »

 
(Source : L’Observateur)

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