Mutinerie à Rebeuss: Me Sidiki Kaba annonce la construction de deux prisons, et une boulangerie…

Me Sidiki Kaba écourte son séjour aux Etats Unis

Pour des questions de dignité, on ne doit pas montrer les images des détenus, c’est la loi qui le dit“, tels sont les propos de M. Sidiki Kaba, ministre de la Justice, garde des Sceaux. En visite à Rebeuss, ce 24 septembre, il a fait face à la presse, suite à un entretien avec les détenus, afin de faire part des échanges entre lui et les prisonniers. Et ce, après avoir fait un petit tour à l’hôpital principal où des prisonniers sont internés depuis la mutinerie qui avait occasionné plusieurs blessés graves.

Après avoir félicité les médecins de l’hôpital principal de Dakar qui, selon Me Sidiki Kaba, s’occupent, avec professionnalisme des prisonniers, le ministre de la Justice de confier qu’il a pu échanger avec ces derniers, au nombre de 9. “Il y a eu un cas de décès du nom de Ibrahima Fall. Il est actuellement dans des conditions d’attente d’une autopsie qui aura lieu le lundi. Il n’y a pas eu 10 morts, ni 5, mais un mort, 27 blessés et sur ces 27 blessés, il faut noter que les 14 sont des gardes pénitentiaires“, confie le garde des Sceaux, suite à sa rencontre avec les détenus.

Nous avons rencontré les détenus qui ont désigné un porte parole qui a parlé en leur nom. Ce dernier a formulé trois souhaits: remédier aux longues détentions, la permanence des chambres criminelles et le problème du surpeuplement de la prison. Nous avons fait le constat aujourd’hui“, confie-t-il, avant d’avouer que ces maux dont les détenus souffrent sont une réalité. Il poursuit: “Nous avons à faire face. Alors des mesures vont être prises.

Et parmi ces mesures, le ministre de la Justice précise que le président de la République l’avait instruit, avant ces événements, de veiller à instaurer une chambre permanente où des jugements pourraient se faire chaque jour. Et ce, afin d’éviter les longues détentions préventives. “Rappelez-vous que nous avons supprimé les cours d’assises. Il y a eu du progrès car, après deux ans, on faisait à peut près 4 sessions. Mais, vu le contexte, il faudra aller beaucoup plus vite. Et afin de répondre à cette urgence, d’ici la fin de l’année, nous allons organiser au moins trois sessions“, rassure-t-il.

Ainsi, afin de tenir compte des délais de procédure, il faut, selon la garde des sceaux, envoyer des citations, sans compter les huissiers qui doivent faire ce travail. Il promet des chambres criminelles beaucoup plus permanentes. “Il y a deux prisons que nous allons construire. Avec une de 1500 places à Sébikotane, mais dores et déjà nous avions pris l’avance de construire une prison, dans l’ancienne prison, qui va finir au mois de janvier et qui fait 500 place. Donc nous n’avons pas attendu les événement pour agir“, confesse-t-il

Avant de terminer, M. Sidiki Kaba en a profité pour annoncer l’inauguration d’une boulangerie, mise sur pied et construite avec la coopération française au camp pénal. Selon lui, c’est du pain qui sera fait par des boulangers, pour les prisons. Une avancée majeure car cela permettra à beaucoup de détenus de bénéficier d’une formation adéquate, au métier de boulanger, mais aussi, cela va générer des ressources. “Ça permet surtout de lutter contre toute forme d’oisiveté dans les prisons“, se glorifie-t-il.

Il promet ainsi de lutter contre la surpopulation carcérale, et répondre aux doléances formulées par les détenus. Et selon lui, les détenus ont dit, regretter ce qui s’est passé et ont même présenté des excuses. Il a profité de l’occasion pour faire part: “Ce qui s’est passé aurait pu être un drame. Et s’il n’y avait pas le professionnalisme des gardes pénitentiaires, et retenez bien ce chiffre, il étaient 44 contre 2090 détenus, il y aurait eu des morts. Ils ont joué avec leur professionnalisme, ils ont tiré en l’aire, ils ont usé de leur formation afin de maîtriser le flot de détenus qui avait déjà défoncé une porte.

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