Guédiawaye: veille de la Tabaski, Le gang des charretiers démantelé, Un agresseur sauvé du lynchage

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L’OBS – La veille de la Tabaski n’a pas été de tout repos pour les limiers de la banlieue. A Guédiawaye, les policiers en ont profité pour assainir le secteur, neutralisant plusieurs gangs qui opéraient dans la zone. Chronique.

Le gang des charretiers démantelé – A Guédiawaye, le soulagement était de mise, à la suite du démantèlement par la police de Wakhinane-Nimzath du gang des charretiers qui écumait les abords de «Marché Boubess». Un gang composé de malfrats aguerris, dont deux frères, tous des repris de justice, au casier judiciaire très chargé. Convaincus que ce gang allait sévir pendant les jours qui précédent la Tabaski, les hommes du commissaire Mansour Faye avaient, sous la supervision du commissaire central de la banlieue, Sanou Diouf, concocté un plan pour prendre les malfrats sur le fait. Et la plainte déposée, dans la nuit du dimanche 11 septembre 2016 (veille de la Tabaski), par le tailleur, Mouhamadou. F. Thiaw, victime d’une agression, boostera leur traque. Thiaw, visiblement très secoué, explique qu’après avoir quitté son atelier sis au marché des Hlm, rentrait tranquillement chez lui à Yeumbeul, à bord de son scooter, quand, à hauteur du Rond-point «Gadaye», trois malfaiteurs, à bord d’une charrette, sont brusquement sortis de la bande de filaos et l’ont sommé de leur remettre le scooter et vider ses poches. «L’un d’eux avait une cicatrice au visage. Particulièrement violent, il avait posé son coupe-coupe sur ma gorge», narre le tailleur qui dit s’être exécuté à la lettre. Le scooter embarqué à bord de la charrette, les malfrats fondent dans la nature. Ayant compris qu’il s’agissait du redoutable gang, le commissaire Mansour Faye et ses hommes font cap vers la plage de Malibu. A leur vue, les trois malfaiteurs sautent de la charrette, abandonnent le scooter et disparaissent entre les filaos. Les limiers, à la faveur d’investigations dans le milieu des charretiers, appréhendent les nommés Fallou B., Abdoulaye B. et Cedric C. G, tous formellement identifiés par le tailleur agressé, avant d’être déférés, hier, au parquet pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de violence et de moyen de transport.

Un agresseur sauvé du lynchage – Après le gang des charretiers, les policiers ont démantelé un autre gang, composé de deux malfaiteurs opérant à bord d’un scooter. La veille de la Tabaski, après avoir longtemps erré dans les rues de Guédiawaye, ils jettent leur dévolu sur une dame esseulée. L’approchant, ils ont tenté de lui arracher son sac. Téméraire, la dame leur oppose une farouche résistance, s’agrippant à son sac, au point de déséquilibrer le scooter. L’un des malfaiteurs se relève, enfourche promptement la moto et démarre en trombe, abandonnant son compère sur la chaussée. Une foule en furie encercle l’agresseur identifié, plus tard, sous le nom de Mamadou Diallo qui, pour éviter d’être lynché, escalade le mur de l’école «23» de Guédiawaye et se réfugie dans les salles de classe plongées dans l’obscurité. Nullement découragée, la foule l’y poursuit, armée de projectiles, prête à lui faire sa fête. Alertée, la police de Wakhinane-Nimzath s’y déploie, tient la foule à distance et procède à la fouille des salles de classe. Apeuré par le bruit des matraques, simulant des rafales de balles, l’agresseur se rend. «Je m’appelle Mamadou Diallo, je suis élève, c’est pour me payer des habits et bien fêter la Tabaski que j’ai utilisé le scooter avec mon ami, I. D, pour agresser des personnes», dira-t-il aux enquêteurs qui, au terme de sa détention légale, l’ont déféré hier, au parquet, pour association de malfaiteurs, vol avec violence commis la nuit avec usage de moyen de transport.

Taximan voleur de mouton – La nuit du dimanche 11 septembre 2016, veille de la Tabaski, un taxi s’immobilise aux pieds d’un groupe d’éleveurs tenant un foirail privé à Hamo 6. Les éleveurs pensent être en présence d’un client. Grossière erreur ! Le taximan était un astucieux voleur. La malle ouverte, il arrache un bélier, le jette dans le véhicule, se réinstalle au volant et démarre en trombe. «Au voleur, au voleur», ont alors crié les éleveurs, face à des passants surpris par l’audace du taximan. Passant par là, une voiture de la police de Wakhinane-Nimzath se lance aux trousses dudit taxi. Après une brève course-poursuite, le taximan freine pile, s’extirpe du véhicule et fond dans l’obscurité. Le bélier est ainsi récupéré et remis aux éleveurs, le taxi dans lequel deux permis de conduire ont été retrouvés, immobilisé dans la cour du commissariat de Wakhinane-Nimzath. Les recherches se poursuivent pour retrouver son propriétaire et mettre la main sur le taximan voleur.

ALASSANE HANNE

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