La surenchère sur les prix des moutons qui a caractérisé le marché dans tous les foirails du pays à la veille de la Tabaski, n’a pas épargné les principaux points de vente de la ville de Kaolack. A Kahone et à Dialègne, les négociants de bétail affichent une mine des mauvais jours au lendemain de la fête de l’Aïd el Kabîr. Trainant des troupeaux à peine entamée, ils se précipitent pour vendre des moutons au rabais pour s’en sortir.
Le nouveau foirail de Kahone, dans la commune éponyme, affiche curieusement le spectacle d’une place forte de marché de petits ruminants les veilles de Tabaski. Deux jours après la célébration de l’Aïd el Kabîr, le site récemment aménagé par les autorités municipales semble animé. Des enclos de moutons disséminés sur plus de 5 hectares, abritent des marchandages effrénés entre vendeurs et acheteurs. Tel ce père de famille échaudé par l’inflation des prix cette année qui en tire un docte enseignement. « Ce que j’ai enduré pour cette Tabaski dépasse l’imagination, après plus d’une semaine d’errance entre les différents foirails de la région, j’ai dû me résoudre à payer deux moutons à plus de 100.000 FCfa chacun alors qu’il me fallait tout juste la moitié de la somme les années précédentes », déclare ce comptable dans une société de la place.
Aujourd’hui, il négocie deux jeunes sujets pour la prochaine Tabaski. D’autres pères de familles ont eu le même réflexe que lui pour éviter la douche froide de dimanche dernier. Une préoccupation qui pouvait faire l’affaire des négociants maures qui essaiment dans ce foirail de la région de Kaolack. Seulement, l’abondance relative de bétail ne présage en rien sur une baisse des prix. Ces ressortissants mauritaniens venus sur le tard à Kahone ne sont pas prêts à lâcher du lest. « Le prix du transport, les diverses tracasseries sur la route et les taxes que nous devons payer pour notre installation sur le nouveau foirail, nous obligent à maintenir des prix élevés pour amortir nos charges. Les clients pensent qu’on n’a pas le choix, pour essayer de nous avoir à l’usure », regrette Ould Bareck qui se présente comme le porte-parole des négociants maures.
A six kilomètres plus loin, à Dialègne, dans la commune de Kaolack, d’autres négociants, des Sénégalais, broient du noir. Certains ont dû emprunter dans les banques pour des opérations Tabaski qui se sont révélées peu fructueuses. B. S., un des animateurs de cette place forte de la vente de bétail, avance le chiffre de 14 millions négocié dans une Institution de financement décentralisée par un Groupement d’intérêt économique (Gie) à pure perte. Les acheteurs n’ont pas été au rendez-vous, certains jugeant les prix exorbitants. Le Soleil.
Sanlimitesn.com