Je devine, sans vous avoir jamais ni rencontré ni parlé, combien vous avez dû vous faire violence.
Et comme il a dû vous en coûter de sortir de la réserve que vous vous imposez depuis toujours pour mettre fin, arguments irréfutables à l’appui, aux approximations et aux insinuations gorgées de mauvaise foi, je ne vais pas dire de malveillance, d’un contempteur amer, depuis sa retraite que l’on pensait dorée et qui n’est que tourmentée, malgré les honneurs reçus et les prodigalités accordées par la providence.
A croire, s’il n’y avait de nombreux précédents attestant du contraire, qu’il n’y aurait, dans notre pays, hors la Primature, pas de vie méritant d’être vécue, dans la sérénité du devoir accompli au service de l’intérêt général.
Vanité, quand tu nous tiens…
Mais là, Monsieur Diao, n’est pas l’essentiel.
Votre contribution, pour ceux et celles, de plus en plus nombreux, résolus à assumer, avec vigilance et sans considération partisane, les droits et devoirs que confère l’appartenance à la communauté nationale, est une aide à la citoyenneté.
Elle renseigne ,en effet, et éclaire sur le sujet qui occupe tous les esprits, meuble toutes les conversations et alimente tous les fantasmes : celui de l’histoire récente de la recherche et de la découverte de gisements de gaz et de pétrole au Sénégal, de la vision stratégique qui sous tend la politique énergétique que s’est donnée notre pays, du cadre réglementaire dans lequel s’exercent les activités qui s’y rapportent, des usages, codes et mécanismes des marchés internationaux, et des processus complexes qui régissent les opérations menées sur ces marchés ; que vous avez su rendre intelligibles de tous.
Procédant, ainsi, à la transmission, au plus grand nombre, de savoirs et connaissances nécessaires à la bonne compréhension d’enjeux majeurs de développement, et offrant à l’opinion publique les clés d’une appréciation motivée et responsable de l’action de ceux qui exercent, en son nom, la gestion de nos ressources ; et qui sont appelés à en rendre compte.
Sachant que la citoyenneté ne s’accommode ni de domaines réservés ni de transactions secrètes.
Quant au sieur Mbaye, s’il est vrai qu’un homme est d’abord ce qu’il cache, votre contribution aura également eu le mérite de mettre en lumière, à votre corps défendant, je le sais, la personne que dissimule le personnage lisse et prétendument irréprochable, habilement construit, savamment mis en scène , mais que peinent à crédibiliser les contorsions linguistiques, le ton docte et pontifiant et les postures moralisatrices qui caractérisent chacune de ses sorties médiatiques.
Avec, en prime, la rancœur qu’il semble vouer à la terre entière, de ne pas lui reconnaître une prééminence irrécusable sur tous ses contemporains, qui le placerait au premier rang et lui conférerait la première place ; celle qui lui revient de droit.
Sauf qu’en république, il s’agit là d’une dignité que seul peut légitimer le suffrage de concitoyens acquis à une cause mais que, dans le cas d’espèce, il reste encore à convaincre.
Et, sous ce rapport, la marge de progression apparaît titanesque et le chemin, bien long.
Respects, Monsieur Diao.
Ousmane Mbaye
Université Georgetown