PDS CONFLIT DE GENERATION: Fada : »Fils dignes et fils indignes… »

PDS - CONFLIT DE GENERATION Fada :"Fils dignes et fils indignes..."

« Nous sommes du Pds, nous restons au Pds », tonne Modou Diagne Fada dans la salle surchauffée de Ngor-Diarama. Lundi 1er juin, le président du groupe parlementaire « libéral et démocratique » a réussi son premier pari : celui de poser un acte historique dans la perspective de l’après-Wade même si lui et ses frères d’équipée refusent toute volonté d’envoyer à la retraite le « pape du Sopi », du moins changer d’hommes et de mode de gestion de la formation vieille de 41 ans.

D’emblée, le député s’est adressé « aux militants du Pds » venus en masse, ceux avec qui il partage l’identité sopiste originelle. Il a cité le député-maire de Bambey, Mme Aida Mbodj (elle aussi en froid avec Me Wade depuis des mois) présente à la tête d’une forte délégation, ainsi que son invité, l’ancien maire de Linguère, Habib Sy, ex-directeur de cabinet du président de la République, « tous deux anciens ministres d’Etat et dont la seule préoccupation est que le Pds soit fort en 2017 ».

Usant d’un wolof châtié, et dans la droite ligne du discours lu quelques minutes auparavant Mamadou Lamine Keïta, ancien ministre et actuel maire de Bignona, Modou Diagne Fada a salué la présence d’anciens ministres, députés, sénateurs, Dg d’entreprises publiques, tous qui ont été aux affaires sous Me Wade. Tout comme il a mis en exergue « ceux qui sont en poste » ; les maires en exercice, les députés et élus locaux en cours de mandat, présidents de conseils départementaux, en citant le maire Pds de Kédougou, Mamadou Cissé ou encore son collègue Pape Diop de Coki. Ça, c’était pour « la représentativité » du mouvement qui veut « réorganiser » le Pds.

« FILS DIGNES ET FILS INDIGNES>>

Ensuite, il y a eu dans la tribune de Modou Diagne Fada comme une oraison de ce que fut le Pds jusqu’ici, « fonctionnant sans penser à l’avenir ». Il fallait écarter l’accusation de trahison. Ce qu’il a fait en termes convenus : « On n’a pas de problèmes avec le président Wade. Il est notre père, notre modèle, notre référence, notre inspirateur. Toutefois, on veut remettre le Pds sur les rails, le remettre en marche pour qu’il soit assez fort pour remporter la présidentielle de 2017.

Rusé comme il n’est pas permis, Modou Diagne Fada et ses amis ont eu le flair de convier à la conférence de presse des membres des mouvements de soutien à Karim Wade, condamné à 6 ans de prison par la Crei, mais désigné pour porter la candidature du Pds lors de la prochaine présidentielle. Sur Karim Wade, il dit : « c’est un ami, un frère ; on est en politique et le parti l’a choisi pour porter nos couleurs lors de la présidentielle, ce que nous avons entériné ». Estimant que leur parti a dépassé le stade de la candidature à la présidentielle, et qu’il doit se pencher sur son fonctionnement « qui laisse à désirer ».

Pour Diagne Fada, « personne ne peut prétendre prendre la place du président Wade. Il a créé le Pds, y a mis sa fortune et consacré ses plus belles années, a subi la prison avant d’accéder au pouvoir ». Comme pour mieux justifier les critiques ultérieures qu’il va porter sur le management du Pds par Me Wade, il souligne le bilan « élogieux » de ce dernier à la tête de l’Etat. De son ancien mentor, il dira qu’il a « bâti le Sénégal » et que « sa vision reste le principal héritage » qu’il pourrait léguer un jour. Mais, « personne n’est éternel » et ce que vit le Pds aujourd’hui nécessite « une transition générationnelle », selon Diagne Fada.

« L’avenir du Pds est là », a-t-il dit s’adressant à l’auditoire, « nous y sommes et y restons ». Alors que le spectre d’une exclusion du Pds plane sur leur tête, les rénovateurs libéraux soulignent qu’ils ne sont pas en contradiction avec les textes du Pds. Mais c’est le positionnement systématique sur l’agenda et les déboires judiciaires qui posent problème. Dans un langage très allusif, le chef de l’opposition au Parlement, a rappelé qu’il y a « les fils dignes et les fils indignes. Les premiers, voyant l’âge avancé de leur père, lui demandent de lui transmettre les lourdes charges qui ont toujours fait sa peine alors que les seconds se cachent derrière l’ombre du pater familias sans rien endosser ».

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