La mission du Fonds monétaire international (FMI qui a séjourné à Dakar du 17 au 30 août 2016 pour conduire les entretiens relatifs aux consultations au titre de l’Article IV pour 2016 et à la troisième revue de l’accord triennal au titre de l »instrument de soutien à la politique Economique (ISPE) approuvé en juin 2015, a « salué » la volonté des autorités sénégalaises « de continuer à mener une politique budgétaire adéquate, y compris en maintenant leur objectif initial de déficit budgétaire de 4,2 % du PIB en 2016 », mais aussi prié l’administration Macky Sall de poursuivre les efforts pour relever le véritable défi du Sénégal à savoir la création d’emplois et la réduction de la pauvreté, selon Igfm.
Le déficit budgétaire devrait se situer à 3,7% du PIB en 2017.
Dirigée par par M. Ali Mansoor, la mission a indiqué par la voix de son chef de délégation à la fin de la visite ce mardi 30 août 2016 que les « perspectives pour 2016 et 2017 restent positives », avec un taux de croissance projeté au-dessus de 6 pourcent, porté par une agriculture plus performante, le redressement de l’industrie ainsi que par le maintien du dynamisme dans les activités de services. Précisant que l’inflation devrait rester faible, la mission souligne que « le cadre macroéconomique reste stable et la croissance robuste ».
L’exécution budgétaire sur les six premiers mois est satisfaisante bien que les recettes douanières soient en deçà de l’objectif du programme. Au total, la mise en œuvre de l’ISPE reste satisfaisante avec le respect de presque tous les critères quantitatifs et objectifs indicatifs à fin juin 2016.
La mission et les autorités ont convenu que le véritable défi pour le Sénégal est de maintenir une « croissance durable et inclusive », afin de créer des emplois pour la population jeune et réduire de manière significative la pauvreté.
Dans ce contexte, indique le document, les discussions ont porté essentiellement sur les politiques économiques et les réformes structurelles qui permettraient au Sénégal de maintenir la dynamique de croissance, renforcer son caractère inclusif et fortifier la résilience de l’économie aux chocs internes, régionaux et internationaux.
« Ceci nécessite le maintien d’un cadre macroéconomique stable et l’accélération des réformes pour améliorer la productivité et l’environnement des affaires, et promouvoir le secteur privé. » relève la mission qui, en outre, a salué « l’engagement des autorités » à continuer à mettre en œuvre le Plan Sénégal Emergent (PSE) « tout en préservant un niveau de dette soutenable ».
« Ceci requiert la restauration des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat à travers une meilleure mobilisation des recettes et une rationalisation des dépenses de consommation publique », poursuit-elle, encourageant dans la foulée les autorités à « accélérer la modernisation des administrations des Impôts et des Douanes ».
Selon elle, des efforts additionnels sont « aussi nécessaires pour améliorer la gestion des finances publiques et la gouvernance économique et pour renforcer les capacités pour accroître la qualité des investissements publics ».
A cet égard, la mission a noté la détermination des autorités à poursuivre l’automatisation des procédures des régies financières, y compris de l’administration du Trésor et à renforcer davantage les capacités de gestion de la dette publique.
La mission a salué « également » les progrès enregistrés dans le cadre du processus d’adhésion par le Sénégal à la norme spéciale de diffusion des données (NSDD) prévue d’ici à fin-mars 2017.
Elle a réitéré l’importance d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, condition essentielle pour la croissance de l’investissement privé et la réussite du PSE. Il s’agit notamment des mesures visant l’amélioration du climat des affaires afin d’ouvrir et d’offrir un espace économique de qualité aux investisseurs, y compris aux petites et moyennes entreprises.
A la suite de la mission, le Conseil d’administration du FMI devrait discuter des Consultations au titre de l’article IV de 2016 et la troisième revue du programme en décembre 2016.
Pour rappel, la mission a rencontré le Président de la République, le Premier Ministre, les ministres en charge de l’économie, des finances, du plan, du budget, ainsi que d’autres hauts responsables de l’État et les représentants du secteur bancaire, du secteur privé, de la société civile, et des partenaires au développement.