Évoluer dans l’une des plus grosses institutions du monde revient forcément à être mis sous concurrence. Au Real, comme au Barça ou au Bayern, il n’est pas rare de voir certains joueurs enjoliver le terme. Plus qu’un obstacle, la concurrence serait une donnée positive dans ces effectifs XXL parce qu’elle renforcerait l’émulation, mais ces beaux discours se crispent dans le cheminement d’une saison. À Madrid et à Barcelone, les premiers rôles du casting sont déjà distribués et les places sont devenues très chères. James Rodriguez, Isco, Danilo ou le revenant Alvaro Morata par le passé ont tous pu le constater. Ces quatre revanchards peuvent-ils renverser la situation cette saison ?
James Rodriguez doit convaincre Zidane
Arrivé il y a deux ans dans le sillage d’une Coupe du monde splendide, le Colombien vit une aventure contrastée à Madrid. Sa première année, sous la tutelle de Carlo Ancelotti, a justifié le montant de son transfert en provenance de Monaco (80M€). La seconde, beaucoup plus agitée, l’a vu chuter dans la hiérarchie des milieux offensifs. Alors qu’Ancelotti utilisait une pointe haute au milieu, Rafael Benitez puis Zinédine Zidane ont inversé le triangle, et l’ancien Monégasque en a fait les frais. Des blessures à répétition n’ont pas arrangé les choses.
Dans le clan du joueur, le malaise n’a pas été dissimulé. Wilson Rodriguez, le père du Colombien, a publiquement fait part de son mécontentement. « (Ancelotti et Zidane) sont deux managers très différents et le fait qu’il ne joue pas en ce moment ne veut rien dire du tout. Mais il est clair que le changement de manager n’a pas été bon pour lui ». L’hypothèse d’un départ a donc pris de l’épaisseur, mais elle est complexifiée par les exigences du Real, qui n’est pas prêt à céder son milieu offensif pour moins de 80M€. Les rumeurs l’envoyant au PSG ou à Arsenal se sont donc refroidies. Et Zidane indique compter sur lui… Son salut passera par la ligne du milieu, plus que l’attaque (renforcée par Morata derrière l’inamovible BBC).
Isco, le plus proche d’un départ
Comme James, le petit Espagnol est un formidable créateur qui reste coté sur le marché des transferts. Et comme James, l’ancien joueur de Malaga reste sur une saison particulièrement frustrante. La différence réside toutefois dans sa relation avec Zinédine Zidane, teintée d’affection puisque le Français avait été le dénicher personnellement en Andalousie. Zidane a toujours apprécié le profil du milieu offensif, qui avait lui aussi été bonifié par Carlo Ancelotti dans une position plus basse.
Reste qu’Isco est l’un des joueurs les plus proches d’un départ dans l’effectif madrilène. L’intéressé souhaiterait poursuivre l’aventure à Madrid, sauf en cas de nouveaux renforts au milieu, selon le quotidien Marca. Mais ses courtisans sont nombreux. Son profil plait en Angleterre, notamment, et l’AC Milan serait aussi entré dans la danse pour ce joueur plus abordable (30M€). Plus que jamais, Isco aura donc besoin de ressentir la confiance de son (ex ?) mentor, dans les prochaines semaines. Sous peine de mettre les voiles.
Danilo ne veut plus être la risée de Bernabeu
Le cas de Danilo illustre à quel point un statut peut rapidement s’étioler. Arrivé dans la capitale espagnole en grande pompe (un transfert de 31 M€ en provenance de Porto), le Brésilien n’a jamais vraiment débuté son aventure chez les Merengue. Ses caractéristiques sont connues. C’est un défenseur offensif, avec du coffre, et une qualité de centre qui avait tapé dans l’œil des recruteurs madrilènes. Mais ses approximations défensives l’ont relégué sur le banc la saison passée.
Zinédine Zidane apprécie pourtant la personnalité de ce joueur collectif, impliqué dans le projet du club et à l’état d’esprit irréprochable. Le peuple de Santiago Bernabeu est un peu moins indulgent. Régulièrement sifflé à chacune de ses apparitions, l’ancien joueur de Porto est devenu la tête de Turc des socios de l’enceinte madrilène. C’est une posture qu’il ne souhaite plus cette année. Carvajal est toujours là, mais le chevronné Arbeloa est parti, et la perspective d’avoir un temps de jeu un peu plus conséquent se dessine…
Alvaro Morata, le retour au bercail
Pur produit de la Cantera madrilène, Alvaro Morata a choisi l’exil pour lancer la carrière que son immense potentiel appelle. Depuis son départ du Real à la Juve, en 2014, l’attaquant espagnol a pris une autre dimension. Ses prestations étincelantes dans les matches à haute intensité de Ligue des champions ont impressionné, et démontré que le gamin de la capitale avait grandi, s’était émancipé et affranchi de son image de Cantenaro .