Suite du procès de Simone Gbagbo à Abidjan. L’ex-première dame de Côte d’Ivoire comparaît pour crime contre l’humanité devant la cour d’assises pour son rôle présumé dans les violences post-électorales en Côte d’Ivoire en 2010-2011. Et ce lundi matin, les débats ont porté sur le bombardement du marché d’Abobo.
A Abidjan, l’audience a repris ce matin avec l’audition d’un nouveau témoin à propos du bombardement du marché d’Abobo. Sidibé est un commerçant de ce quartier populaire du nord d’Abidjan. Devant la cour, il décrit l’explosion d’un obus près de son habitation dans la matinée, le bruit qui l’a assourdi, son visage ensanglanté, son œil blessé et les corps de cinq de ses amis déchiquetés par l’obus. Une scène de guerre au marché en pleine crise post-électorale le 17 mars 2011. Ce commerçant malien dit avoir compté jusqu’à vingt corps dans son quartier.
Les avocats de Simone Gbagbo ont tenté de le déstabiliser tout au long de l’audience de ce matin sur la nature de sa blessure, sur son œil droit ou bien sur son œil gauche, qui auraient été blessés, sur les circonstances et les certificats médicaux qui ont été délivrés et puis sur l’endroit aussi, l’endroit précis où l’obus est tombé à Abobo. Le témoin est resté ferme à la barre. Il maintient sa version des faits. Une seule réponse n’a pas été obtenue : « Pouvez-vous dire que c’est madame Gbagbo qui a donné l’ordre de bombarder le marché d’Abobo ? », a demandé l’un des avocats de Simone Gbagbo. Ça, le témoin n’a pu l’affirmer de manière catégorique