Mises à nues, rouées de coups : en Chine, les « maîtresses » humiliées publiquement

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Une vidéo montrant une femme à moitié dénudée se faire malmener par d’autres femmes, en pleine rue, circule depuis fin juin sur les réseaux sociaux chinois. Ces dernières auraient cherché à la punir, l’accusant d’être la maîtresse de l’époux de l’une d’entre elles. Ce n’est pas la première fois que ce genre d’images circule en Chine, où les affaires de « maîtresses » défraient régulièrement la chronique.

Gifles, coups de pied, vêtements à moitié arrachés, cheveux tirés… Dans cette vidéode 2’30’’ – dont France 24 a choisi de ne publier que des captures d’écran – on voit plusieurs femmes s’acharner sur une autre femme, en lui hurlant dessus. Filmée de dos, la victime – à moitié dévêtue et en pleurs – cache son visage. Certaines femmes la filment avec leur téléphone portable, sous les yeux de spectateurs impassibles. Seule une passante tente de s’interposer, sans grande conviction. Cette scène s’est déroulée à Bozhou, une ville située dans la province de l’Anhui, dans l’est de la Chine, selon l’inscription que l’on voit sur l’arche en arrière-plan.

Captures d’écran de la vidéo.

Diffusée sur les réseaux sociaux à la fin du mois de juin, cette vidéo a choqué de nombreux internautes, bien que les avis soient partagés. « Pourquoi ne bat-elle pas plutôt son mari ? », s’interroge l’un d’eux. « Avec une telle femme, pas étonnant que son mari déraille », écrit un autre.

Ce n’est pas la première fois que des images montrant des femmes s’en prendre à une autre – accusée d’être la « maîtresse » d’un époux infidèle – circulent sur les réseaux sociaux chinois. Récemment, une vidéo montrait une femme assise par terre, en train de se faire couper les cheveux et arracher la robe par deux autres. Là encore, personne n’était intervenu.

Capture d’écran d’une autre vidéodiffusée récemment, montrant notamment une femme se faire couper les cheveux.

Selon le quotidien Libération, une autre « maîtresse » s’était fait tirer les cheveux et déshabiller violemment en pleine rue à Puyang, dans la province du Henan (est), en octobre 2014, deux mois après une scène semblable à Yulin, dans la province du Guangxi (sud-est).

Capture d’écran d’une vidéo diffusée en octobre 2014, floutée par France 24.

Des maîtresses synonymes de réussite pour les nouveaux riches

Dans les années 1980, de nombreux Chinois se sont enrichis en raison de l’ouverture économique de leur pays. Au-delà de l’achat de voitures de luxe et de demeures somptueuses, le fait d’entretenir une liaison avec une ou plusieurs femmes – souvent belles et jeunes – en leur payant appartements, bijoux et vêtements, est devenu une manière pour eux d’exhiber leur réussite. C’est à cette époque que des « villages de concubines sont d’ailleurs apparus, comme à Shenzhen, dans le sud-est du pays.

Déjà à l’époque de la Chine impériale (-221 avant JC – 1911), les hommes riches avaient souvent de nombreuses « maîtresses », plus ou moins officielles, à l’image de l’empereur Tang Gao Zong (VIIe siècle), qui avait 3 000 concubines. En 1949, Mao avait néanmoins décidé d’interdire le concubinage, jugeant cette pratique féodale.

Les « maîtresses » seraient d’ailleurs toujours aussi mal perçues. Certains estiment qu’elles seraient l’un des symptômes de la « crise de la mortalité » que traverserait la société chinoise actuellement. Tromperie et corruption seraient ainsi souvent liées : en 2007, le procureur en chef avait indiqué que 90 % des officiels tombés pour une affaire de corruption avaient également des « maîtresses ».

Alors que le nombre de divorces ne cesse d’augmenter en Chine – en raison de l’infidélité de l’un des partenaires dans 80 pour-cent des cas – un nouveau métier est apparu récemment : décourageur de maîtresses. Leur rôle : briser les relations extraconjugales, en poussant les « maîtresses » à renoncer à la relation qu’elles entretiennent avec des hommes mariés. En 2011, un Institut a également ouvert ses portes à Pékin, afin de coacher les épouses trompées. Sans oublier les agences de détectives privés, traquant les maris volages. Des prestations qui peuvent se monnayer à prix d’or.

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