Les preuves de l’implication du Qatar dans la libération de Karim Wade

Tout commence le dimanche 21 février 2016. Le Ministre de la justice du Sénégal Sidiki Kaba quitte le pays pour se rendre au Qatar. Ce voyage, organisé à l’abri de tous médias, n’a fait l’objet d’aucun communiqué, ni même de déclaration officielle. Ce dimanche à 9 heures, je mets une équipe de journalistes sur cette affaire, au Qatar. A 23 heures, les premiers résultats tombent. L’équipe m’envoie une image de la rencontre entre Sidiki Kaba et le Procureur général Dr. Ali Bin-Marri…Ce même Procureur qui a été présent le jour de la libération de Karim Wade. L’objet de cette rencontre : Un certain nombre de questions d’ intérêt commun et de coopération dans le domaine judiciaire et juridique entre les deux pays ont été abordés ainsi que le cas Karim Wade…d’après une source qatarie, communiquée à un de nos journalistes.

procureur

Un mois après cette première rencontre, une deuxième s’en suit. Nous sommes le 09 avril 2016, le Procureur général de Doha arrive au Sénégal avec sa délégation. Les négociations reprennent là où elles s’étaient arrêtées au Qatar. Au menu :  Un certain nombre de questions d’intérêt commun et de coopération dans le domaine judiciaire et juridique entre les deux pays, mais cette fois-ci, un protocole d’accord entre le Procureur général de Doha et le Ministre de la justice sénégalais est signé. Un des points abordés dans ce protocole est la mise en place d’une institution qui lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest, Dakar en particulier. A cette réunion, une autre présence attire l’attention de Canalfrance Info, celle de l’Ambassadeur du Qatar au Sénégal, Bin Ali Al Qahtani.

Le 31 avril 2016, Le président sénégalais Macky Sall rencontre Ali Bin Fetais Al Marri , procureur du Qatar et un avocat des Nation Unies spécialisé dans le domaine de l’anti-corruption à Dakar.
Au cours de la réunion, les deux parties ont échangé leurs points de vues sur un ensemble de questions internationales liées à l’état de droit et de la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest.
Abdoulaye Mar Dieye, administrateur adjoint et directeur du bureau régional du PNUD pour l’Afrique, a assisté à la réunion avec le ministre sénégalais de la Justice Sidiki Kaba, et avec l’ ambassadeur du Qatar au Sénégal, Bn Ali Al Qahtani et sa délégation.

LES GRANDES QUESTIONS 

Pourquoi n’ont-il jamais évoqué la présence de l’ambassadeur du Qatar au Sénégal ? Pourquoi Macky Sall et son Ministre n’ont-ils jamais parlé de leurs multiples réunions avec le Procureur présenté comme un grand ami de la famille Wade ? On-t-ils également oublié d’évoquer la présence de l’avocat des Nation-Unies mais surtout celle de Abdoulaye Mar Dieye, administrateur adjoint et directeur du bureau régional du PNUD.

Le Président Macky Sall a confié l’exécution du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) à l’expertise internationale, via le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). Le chef de l’État l’a fait savoir le mardi 07 juillet, lors de la cérémonie de lancement dudit programme d’un coût global à terme de 422 milliards de Fcfa, avec un budget estimé à 113 milliards pour sa phase pilote 2015-2017.

Dans la nuit du 24 novembre 2016, la libération de Karim Wade est annoncée par la presse sénégalaise. Il s’envole pour le Qatar avec le Procureur général de Doha et Me Madické Niang, un homme qui maîtrise si bien la langue arabe. L’enquête menée par Canalfrance Info, les dates et images, les personnes présentes aux réunions donnent-ils  raison à mon rêve ? Est-ce finalement un deal international que Idrissa Seck a voulu dénoncer ? Cependant dans notre enquête, a aucun moment, Touba n’a assisté dans cette affaire de négociations. A-t-on donc voulu faire croire aux sénégalais que cette ville sainte y est impliquée ? A l’heure actuelle, Karim Wade se trouve au Qatar, à l’abri des médias sénégalais.
 
Le 24 juin 2016, après la libération de Karim Wade, le Ministre de la justice s’est adressé aux journalistes sénégalais :« On parle de négociations, nous avons entendu parler de cela pendant longtemps. Vous êtes bien renseignés sur les circonstances par lesquelles il est parti et de la manière par laquelle il a voyagé. Le seul travail que j’avais à faire à travers la direction de l’administration pénitentiaire était d’exécuter. S’il veut rester au Sénégal, ou ailleurs c’est lui qui le décide » dira-t-il. « Je voudrais aussi dire que les exécutions de décisions de décret se font de jour comme de nuit. Pour tout le reste je vous renvoie à vos propres investigations. Nous avons fait le travail qu’il faut ».
 
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SOURCE: Canalfrance.info

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