12éme Dimanche du temps ordinaire C – Messie de Dieu ou Fils de l’Homme!

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De nos jours, comme autrefois, la personne de Jésus dérange. On dit des choses sur lui, chacun se plaît à interpréter à sa façon, chacun utilise le nom du Christ pour lui faire dire ce qu’il pense. Des approches trop savantes nous présentent un Jésus déformé, des approches simplistes banalisent même son existence. Et pourtant nous nous trouvons devant quelqu’un qui dérange, déconcerté, déstabilise.

Définir l’identité de Jésus est indispensable mais il faut savoir se mettre dans une vision équilibrée. Tout au long des siècles, l’histoire de la théologie a toujours mis en évidence des positions diamétralement opposées. Pour certains, dire que Jésus est Dieu semble être un blasphème, pour d’autres, le réduire à un superhomme semble être la bonne solution. D’autres invoquent certains passages de l’Évangile pour dire que Jésus est ceci ou cela. Sans compter les myriades d’interprétations dans la philosophie, chez les grandes religions comme chez des penseurs illuminé ou malhonnêtes.

Devant ce « que dites-vous ? », il y a tout le désir de Jésus de faire comprendre aux apôtres la réalité de sa personne. Jésus est conscient qu’il n’est pas aisé de conjuguer « vrai homme et vrai Dieu », il sait bien que sa personne peut se prêter à des équivoques, des fausses interprétations. Pour cela, il veut lui-même éclairer la foi des disciples. Il ne refuse pas d’être le Messie de Dieu, c’est-à-dire l’envoyé, attendu par les prophètes et par le peuple depuis mais il ne veut pas laisser des doutes sur sa vraie nature. Lorsqu’il s’attribue à lui-même le titre de Fils de l’Homme, Jésus nous présente sa façon de concevoir sa personne.

Fils de l’homme signifie que Jésus est profondément solidaire de notre nature humaine, au point le l’assumer intimement, sauf le péché. Car c’était bien à cause du péché que le premier homme avait failli sa mission. Il aurait voulu être comme Dieu mais contre Dieu, à cause de la tromperie du Diable. Or le nouvel Adam, Jésus, homme par son origine maternelle, Dieu par son origine paternelle, constitue le point de départ du renouvellement de la race humaine, qui cette fois-ci veut être comme Dieu, mais avec Dieu et pas contre lui. Ceci explique le déchaînement de Satan, incapable de faire tomber l’Homme-Dieu. Il se déchaîne sur son humanité et en croyant la détruire, il n’obtient que l’effet contraire, c’est-à-dire le salut pour tous et la possibilité pour tout le genre humain d’accéder, introduit par le Christ, à Dieu reconnu comme Père.

Le Fils d’Homme, c’est-à-dire fils de cette humanité, en mourant sur la Croix et en répandant son sang, efface la chute du premier Adam et devient le premier né d’une humanité nouvelle, définitivement adoptée par Dieu le Père et destinée à sa gloire. En Jésus de Nazareth, l’homme opère son rachat et devient par lui Fils de Dieu. Mais Jésus nous montre que ce chemin doit être maintenant parcouru par chaque homme, qui voudrait, comme lui, devenir enfant de Dieu. Il est trop facile que cette victoire nous soit donnée sur le marché : chacun doit se charger de la Croix du Christ, pour parcourir le chemin de sa libération.

C’est pour cela que Jésus n’aime pas les triomphalismes, car lui il sait le prix qu’il faut payer pour être Fils de Dieu. Il faut être auparavant Fils de l’Homme. Or l’homme voudrait être Fils de Dieu sans passer par le chemin ardu et sinueux de la Croix ! Impossible ! Pourquoi Jésus parle de Croix, pourquoi parle-t-il de service, d’humilité, d’être les derniers, de se faire petit. Pourquoi ? Car, c’est le chemin qui peut nous conduire à réaliser le passage pour devenir Fils de Dieu.

Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé…Oui, c’est en regardant la croix, le crucifix que nous pouvons contemplere notre vraie nature de fils d’homme pour espérer par la foi devenir Fils de Dieu ; et comme le dit Saint Paul aux Galates : « Vous êtes fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ, et vous avez revêtu le Christ, vous tous qui avez été donnés au Christ par le baptême ». Par le sacrement du baptême s’opère ce passage. Nous passons de la condition de fils d’homme à la condition de Fils de Dieu mais le sacrement seul ne suffit pas si notre vie n’exprime ce que le sacrement signifie : mourir avec le Christ comme fils d’homme pour ressusciter comme lui en Fils de Dieu.

La vie de Jésus devient alors l’exemple concret qu’il faut suivre. C’est ce qui rend la vie chrétienne difficile, car personne ne veut mourir, et comme le premier Adam nous voudrions être comme Dieu sans effort, sans souffrance, sans renonciations, sans pâtir ! Impossible !

 

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