«WOTIIR», JAKARTA, TAXI OU TATA : A chacun son véhicule au Ndiambour

trans-louga

Pour se déplacer à Louga, les «Ndiambour Ndiambour» ne se cassent pas la tête. Entre une kyrielle de moyens de transport, chacun choisit selon ses préférences et sa poche.

Les Lougatois, à l’instar de leurs concitoyens des autres capitales régionales, souffrent de l’absence de moyens de transport modernes, à portée de prix et adaptés à leur aire éco-géographique. Alors, faute de mieux, on se contente de ce que l’on a sous la main, pour paraphraser l’adage.

Amina (nom d’emprunt) est une jeune fille, belle comme seule la nature peut en doter un être humain. Teint «café au lait», haute sur son mètre quatre vingt-cinq, ensemble «taille basse», elle se tient debout sur le bas côté du trottoir où elle attend sagement un moyen de transport, le téléphone cellulaire collé à l’oreille. Et c’est sur un «wotiir» (calèche, Ndlr) qu’elle jette son dévolu. D’un geste machinal, elle se hisse sur le véhicule et prend place à côté du cocher qui, d’un coup de lanière, donne l’ordre musclé à la bête de galoper.

Comme Amina, beaucoup d’habitants de la capitale du Ndiambour ne se font plus de mouron quand il s’agit d’enfourcher un véhicule. La calèche, payée 200 francs la course, est devenue leur moyen de déplacement privilégié. S’y ajoute que, côté dépense, le cocher ne se plaint pas trop. A part l’alimentation de la bête qui ne lui troue pas les poches, ce dernier devra juste supporter quelques modiques frais liés à l’entretien de la pneumatique.

A côté de ce moyen pratique et bon marché, le «Jakarta» est aussi présent dans le segment transport urbain. Moustapha, jeune de 21 ans, y a opéré son redéploiement professionnel. En effet, le jeune lougatois a, d’abord, tâté la conduite d’un «Wotiir». A force d’économies et de privations, la persévérance dans les jambes, il a pu sauter, sans dommages, du cheval à une moto «Jakarta» qui, aujourd’hui, constitue sa fierté. «Avec 2500 francs –le plein de carburant- je peux travailler deux voire trois jours», informe-t-il. Tire-t-il son épingle du jeu ?«Alhamdoulilah», réplique-t-il, sibyllin.

Le prix d’une course à bord d’une moto varie selon les distances et les conditions de transport. Par exemple, une course qui vous mène dans un coin sablonneux de la capitale du Ndiambour peut vous être facturée 300 francs. Cent francs de moins si vous êtes débarqué au bord de la route.

Cher ou pas, jeunes et vieux, hommes et femmes, tout le monde semble avoir pris goût dans ce moyen de transport, commode et pas cher.

Nouvelles icônes du transport urbain, dans la capitale, Dakar, où ils ont fini de se faire une place dans le glossaire, les Tata (du nom d’une marque indienne), apparus vers les années 2005, ont aussi fait une entrée fracassante sur le marché lougatois. Peints en blanc et en rose, ils facturent le ticket à 100 francs. Mais, du fait de leur nombre insuffisant qui impacte forcément sur leur fréquence, les lougatois semblent leur préférer Jakarta et autres «wotiir» jugés plus adaptés à leurs besoins de déplacement.

A côté, les taxis, en jaune et noir, complètent le décor. Avec un tarif modique de 500 francs –comparé à ceux affichés à Dakar- pour toutes les destinations,  ils sont usités par ceux qui, comme votre serviteur, ont un mal de…Jakarta ou développent un complexe pour les véhicules à traction animale.

Ibrahima ANNE (LOUGA)

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