Le mois béni de ramadan coïncide avec la période des grandes conférences religieuses organisées en plein régime par différentes associations de femmes. Mais, selon les endroits et les lieux, les parures et les liasses de billets parlent en lieu et place du conférencier. Ces défilé-concours de ‘’driankés’’ spéciales, est également l’occasion de distribuer des bijoux en or, de billets d’avions, de tissus basins de premier choix sous le regard médusé des femmes sans moyens.
Le mois béni de ramadan est la période faste des conférences religieuses. En effet, c’est le mois où tous les cœurs et les esprits regardent vers le même objectif. En d’autres termes, hormis le jeûne qui est une obligation, se prémunir de tout délice et plaisir de la vie en cherchant l’élévation spirituelle. Ce qui commence par l’adoption de nouvelles habitudes comme la lecture fréquente de Coran, le respect strict des prières, fréquenter les mosquées, mais aussi et surtout partager la même envie d’écouter un élogieux conférencier aborder des thèmes aussi actuels que les autres. Et, cela passe à travers de grandes conférences religieuses qui regroupent pour l’essentiel de grandes dames devant de grands maîtres de la parole.
En effet, c’est dans les coins et recoins de la capitale que les grandes retrouvailles pas comme les autres prennent le dessus sur tout autre activité qui n’a pas une corrélation avec les conférences religieuses. Sur ce registre, des conférenciers de la trempe de Alioune Sall, Taïb Socé, Tafsir Gaye, Iran Ndao, entre autres, abordent pour ces associations de femmes des thèmes qui touchent souvent à la pratique de la religion par rapport à leur statut de ‘’mères’’ ou ‘’épouses’’. Dans la même mouvance, ils abordent également d’autres thèmes liés au gaspillage, à l’entraide et à la solidarité, la simplicité et l’humilité.
Des thèmes qui accrochent tout le monde, tant ces hommes qui en parlent sont réputés être de grands conférenciers qui maîtrisent à la perfection leur sujet face à des ‘’sujets’’ qui savent faire parler les parures en or et les billets de banque. Et pour cause, dans plusieurs conférences religieuses, il est plus noté la concurrence entre les ‘’driankés’’ qui rivalisent d’ardeur avec les accoutrements, la chanson des clés de voitures, les billets de banque et d’avion pour la Mecque.
Maquillées jusqu’aux os, grosses lunettes sur un visage ‘’illuminé’’ par le passage fréquent de pommade conçue pour la dépigmentation de la peau, il reste et demeure évident que l’occasion est selon certaines voix, uniquement pour montrer et dévoiler l’abondance de parures tout en or et la lourdeur de portefeuilles où les billets de banque s’entrelacent et se coincent au grand bonheur des conférenciers et des chanteurs d’un soir et d’une matinée qui auront eu le temps d’oublier la faim pour raison de jeûne. Le tout, sous le regard médusé des femmes sans moyens et qui se démènent chaque jour pour trouver deux baguettes de pain pour la rupture du jeun.
Abdoulaye Mbow (actunet.sn)