Yaya Jammeh entend conserver son fauteuil de Président de la Gambie tant qu’il aura la confiance de ses compatriotes. « Je serai président aussi longtemps que Dieu et mon peuple le voudront. Je travaillerai, tant que je le pourrai, au développement de ce pays », a-t-il déclaré dans un entretien paru sur le site de Jeune Afrique.
Au mois de décembre prochain, après 22 ans au pouvoir, il briguera un nouveau mandat. Mais n’allez pas penser que le natif de Kanilai compte rester éternellement au pouvoir. Il révèle : « Il y a une limite d’âge dans la Constitution gambienne, qui m’empêchera un jour de me représenter. C’est 65 ou 70 ans, je ne sais plus… Quand j’aurai cet âge-là, je dirai bye-bye. Je respecterai la Constitution. En revanche, nous n’avons pas de limitation du nombre de mandats. »
Donc, il faut compter avec Jammeh, qui est âgé de 51 ans, jusqu’en 2030 ou 2035 s’il est chaque fois réélu à la tête de la Gambie.
C’est que le principe de la limitation des mandats, il n’y croit pas une seconde. «Parce que si les gens veulent limiter le nombre de vos mandats, ils n’ont qu’à cesser de voter pour vous, c’est aussi simple que cela, clame-t-il. Et puis soyons sérieux : en Afrique, lorsque vous démarrez un projet, il vous faut au moins un an pour trouver les financements, six mois pour réaliser les études de faisabilité, etc. Il est à peine lancé que votre mandat est terminé. Voilà pourquoi tant de projets n’aboutissent jamais. »
Le Président gambien ne veut pas être confronté à de telles limitations : « Prôner la limitation des mandats en Afrique, c’est prôner l’instabilité. Cela n’arrivera pas en Gambie, même si les Occidentaux en font leur cheval de bataille, eux qui se sont développés en nous pillant pendant des centaines d’années. Qui sont-ils pour nous demander ça ? »
Et lorsqu’on lui sert son contre-exemple béninois, Patrice Talon, qui s’est engagé à faire un mandat de 7ans, il pouffe de rires : « Il est nouveau… »
