C’était encore l’effervescence au Grand Théâtre national. Au moment où Waly Seck tentait de remplir le mythique stade de Bercy, Fatou Guewel Diouf à réussi à drainer un public fou pour son 11ème anniversaire. La diva a tout simplement transformé les planches du Grand Théâtre en distributeur d’argent, d’or, d‘enveloppes. Un spectacle qui a rendu l’ambiance timide. Beaucoup de ses fans ont préféré couper court à la soirée à cause de l’incessant défilé des «distributeurs automatiques» d’argent qui a duré toute la soirée. Et comme à l’accoutumée, l’ex-épouse de Mapenda Seck a empoché des millions de francs.
L’odeur de leur encens a embaumé la majestueuse salle de spectacle. Vêtues de tissus de luxe, maquillage bien défini, parées d’or et d’argent, elles n’ont rien oublié de leur coquetterie pour se faire voir à tout prix, lors de leur passage devant la reine de la soirée.
Lé spectacle annoncé à 20h n’a pu débuter qu’à 23h07mn. Après quelques heures d’attente, telle une reine, la lead-vocal du groupe Sope Noreyni, sous l’euphorie du public, fait son apparition. Habillée en «palmane bleu» assorti de broderie de la même couleur, Fatou Guewel est accueillie par une salve d’applaudissements. Après une première chanson dédiée à Serigne Touba et à son marabout, qui a fait vibrer la salle, l’interminable bal des millions de francs Cfa commence.
Avant de revisiter son répertoire musical dont les chanson les plus connues telles que «Ndjaram lamboul», «Yonou ndaw», «Serigne Cheikh», «Mbeuguel», entre autres, Fatou Guewel a préféré chanter les louanges de ses «gueer» (bienfaitrices). À chaque chanson dédiée à une des amies ou fan de la diva, ce sont des billets qui sont offerts à la reine de la soirée par la délégation de la personne «honorée», qui se bousculait devant le podium. Ceci, avant même que les marraines ne donnent leurs cadeaux ou leurs enveloppes dont le contenu ne sera pas dévoilé. Mais d’après les griots accompagnateurs de chaque personne chantée, «il n’y aura pas de déception quand l’enveloppe sera ouverte».
Bébé Basse, l’épouse de Pape Diouf, n’a pas manqué à l’appel de Fatou Guewel qu’elle a arrosée de billets de banque, soutenue par sa délégation dans ce «combat» où l’artiste est sortie gagnante avec une enveloppe bourrée d’argent à la main. Ainsi, ses bienfaitrices n’ont pas laissé de place à un show pur et savoureux. Dès l’entame d’un titre, ces «coquettes» dames se bousculaient pour «jeter » leurs millions à la «Guewel» qui a pris le soin de poser un sac à main au milieu de la scène pour y sauver son «butin». Des enveloppes, en passant par les liasses d’un million ou plus, sans oublier les «cravaches d’or» ou bracelets d’or, le public de Fatou Guewel n’a pas laissé place à la prestation de l’artiste. La preuve, en 1h30 mn, les fans, venus spécialement pour le live, n’ont eu droit qu’à 3 chansons.
Si le ballet des bienfaitrices a boosté l’ardeur de la chanteuse, ses fans ont été privés d’un long moment de communion avec leur reine. Radieuse et pétillante de bonheur, Fatou Guewel a changé d’accoutrement plus de cinq fois lors de cette soirée, accompagnée à chaque retour par des modèles qui faisaient la pub pour sa couturière de fille.
Un casse-tête qui a fait bouder beaucoup de fans qui, à défaut de savourer un show complet de l’artiste comme il se doit, ont préféré déserter la salle, un à un. Ces dames ont gâté la fête avec leur folie de grandeur. «Je n’en peu plus, je pars à la soirée d’Assane Ndiaye où j’aurai du pur régal», s’est offusqué Astou Ndiaye, qui s’empresse de sortir, talons en main, l’air complètement déçue. Si cette dernière a pu partir festoyer ailleurs ; une dame, qui s’est mise sur son 31, vêtue d’un bazin vert, est tombée dans les bras de Morphée, malgré le bruit assourdissant des sabars et tamas qui animaient la salle.
D‘autres, par contre, ont tout simplement préféré retourner chez eux en laissant Fatou Guewel continuer le spectacle avec ses bienfaitrices. Il en sera ainsi pour ces femmes chantées durant toute cette fameuse nuit qui ne s’est terminée qu’aux environs de 4h du matin.
Dans cette ambiance feutrée, Kiné Lam, Mbaye Dièye Faye, Ndèye Diouf, pour ne citer que ceux-là ont, eux aussi, tiré profit de la générosité de ce public irrésistible au rythme du bal des millions.
La question reste alors pendante : Est-ce que ces soirées d’anniversaire sont, pour les artistes, un moyen de se remplir les poches ? Oui, diront beaucoup de personnes. Quoi qu’il en soit, c’est devenu «une mauvaise» habitude qui commence à déplaire au public.
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