Les Sénégalais s’empoisonnent-ils dans leur façon de s’alimenter? L’interrogation se pose au regard des bouillons et épices à base de produits dont usent nos braves femmes pour agrémenter nos plats, matin, midi et soir. Et la parole est donnée à un spécialiste, le diététicien Assane Ndiaye du Centre de traitement ambulatoire de l’hôpital de Fann à Dakar.
Des manquements sur toute la chaîne alimentaire
«La majorité des Sénégalais ne peuvent pas se prévaloir d’avoir une bonne santé alimentaire. Il y a des manquements sur toute la chaîne alimentaire. De la préparation à la façon de s’alimenter. Il est temps qu’on multiplie les efforts pour la sensibilisation», préconise le diététicien, dans le quotidien l’Observateur qui consacre un dossier à la façon de s’alimenter des Sénégalais.
A Pikine, un père de famille retraité, veille à ce qu’aucun bouillon ne soit rajouté à la cuisson du repas, pour éviter d’être «empoisonné», redoute ce dernier. Toutefois, si l’on peut contrôler son alimentation à la maison, tel n’est pas le cas pour ces Sénégalais qui fréquentent les gargotes et où la quantité prime sur la qualité de la nourriture servie, laquelle peut contenir toutes les épices imaginables. Pour cet autre père de famille, manger dans les gargotes est tout simplement suicidaire. «Dans un monde menacé par des maladies liées à la mauvaise alimentation, consommer les repas que les gargotières proposent, c’est un suicide. Elles associent du n’importe quoi dans leurs marmites pour attirer les clients. Bouillons, arômes, épices, elles ne mettent que des produits chimiques et ne sont mues que par le désir de faire un bon chiffre d’affaire», au détriment de la santé de leur client, prévient-il.
Des pratiques à bannir
Le diététicien Assane Ndiaye en donne la confirmation. «Aujourd’hui, relève-t-il, on assiste à l’apparition de nombreuses maladies liées à une mauvaise alimentation. Préparer un repas en y ajoutant des artifices, comme le sucre, le café, le miel ou encore du gingembre, c’est méconnaître les conséquences sanitaires que la composition de ces produits peut entraîner. L’association de ces aliments dans un repas est à l’origine de pathologies chroniques, comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale et l’hyper cholestérol, entre autres».
Dans les colonnes du journal, il recommande, pour la préparation du thiébou dien (riz au poisson) par exemple; de ne pas dépasser une cuillère à soupe d’huile. C’est-à-dire, pour un repas de 10 personnes, on doit ajouter 10 cuillerées à soupe d’huile. Si c’est pour 20 personnes, 20 cuillerées et pour 30 personnes, 30 cuillerées à soupe d’huile.
Auteur: seneweb