Enrobée dans un tissu de polémique, la lutte défraye la chronique à tort ou à raison. Si ce n’est pas une maldonne entre lutteurs, c’est un fait divers ou la réclamation d’une aide. Le plus souvent, ils occupent tristement la scène, pourtant, cette profession sans statut continue d’enrôler les jeunes, captivés par le dessus du panier dont se partage un cercle restreint. Ils rêvent tous de devenir un jour le roi des arènes sans trop se questionner sur la possibilité.
une profession qui se veut respectable doit assurer au minimum une retraite paisible à son pratiquant mais les millions que brassent les lutteurs ne vont pas avec l’informel qui caractérise ce milieu. Malgré les gros cachets, les lutteurs éprouvent d’énormes difficultés à se prendre en charge eux même ne serait-ce que pour un combat. Ils sont obligés d’avoir un parrain qui les soutient financièrement pour pouvoir honorer le contrat. Ils devaient être en mesure de travailler sans quémander à gauche ou à droite, s’ils avaient juste quelques notions en gestion.
La sortie de Sa Kadior demandant de l’aide pour se soigner doit alarmer tous les jeunes lutteurs. Même ceux qui se réclament des VIP n’ont pas pu le prendre en charge. Il serait exemplaire de voir ces ténors de l’arène mettre la main à la pâte pour exprimer la solidarité professionnelle qui caractérise tous les corps de métier. Avant lui, c’était khadim Ndiaye, Mamadou Diop dit Kassé… sans oublier ceux qui sont méconnus du grand public. Certains lutteurs, ne pouvant pas supporter le calvaire, optent pour la facilité. A cet effet, ils deviennent des nervis qu’on paye pour faire de sales boulots. D’aucuns, plus excédés versent dans le banditisme. Et malheureusement, certains se permettent de qualifier de facteur de développement cette activité qui, au départ, n’était que ludique et sportive.