L’école publique sénégalaise, ce creuset où s’est bâti l’essentiel de l’intelligentsia actuelle, traverse, une phase tumultueuse au relent de guerre froide, entre syndicats d’Enseignants et autorités étatiques.
Cette situation regrettable a fini de sonner le glas d’une période sombre de l’histoire de l’éducation au Sénégal, en jetant un discrédit sur cette école qui jadis, faisait la fierté de l’homo sénégalensis. Ce paradigme de discorde suscite mon indignation totale. Celle-ci est au comble quand je constate que certaines personnes, imputent la totale responsabilité de cet état de fait, aux enseignants. Ces derniers sont traînés sur le banc des accusés par certains « colporteurs verbaux » qui déversent toute leur bile sur ce corps noble. La dignité de l’enseignant est remise en cause et les qualificatifs du genre : pingre, chasseur de primes, et j’en passe lui sont attribués. L’éducation est pour nous Enseignants, un sacerdoce. Elle est, pour reprendre Jean Paul II : « …plus qu’un métier, c’est une mission qui consiste à aider chaque personne, à reconnaître ce qu’elle a d’irremplaçable et d’unique, afin qu’elle grandisse et s’épanouisse ». Cette corporation mérite par conséquent respect et considération.
Revenant sur les tiraillements entre Etat et les syndicats, nul n’ignore les soubassements de cette crise scolaire. Elle trouve toute sa raison dans la kyrielle de frustration face aux promesses non tenues et aux augmentations tout azimut d’indemnités ou autres avantages à certaines catégories de personnes. Qui ne se remémore pas de cette augmentation vertigineuse des salaires des gouverneurs, des préfets et sous-préfets en 2011 et ce, au nez et à la barbe des enseignants qui pourtant réclamaient légitimement un alignement indemnitaire sur la base des diplômes. L’ancien Président WADE, par cette « folie dépensière »avec cette augmentation mirobolante des salaires non réclamée des autorités déconcentrées, venait de jeter de l’huile sur le feu « syndical »et a réveillé du coup les vieux démons de la contestation, car les enseignants avaient subi une discrimination notoire par cette « générosité électoraliste de WADE ». Le nouveau gouvernement se devait de corriger ces imperfections pour écarter tout soupçon de complicité, mais hélas la situation est toujours critique.
Les maîtres mots de notre lutte sont : l’application des accords signés. Certains me rétorqueront certainement que les enseignants, nombreux qu’ils sont, crèvent considérablement le budget de l’état. D’autres soutiendront qu’il y’a d’autres priorités. Pour leur enseigne, je leur propose cette assertion d’Abraham LINCOLN qui disait : « si vous trouvez que l’éducation coûte chère, essayez l’ignorance »
J’appelle les parents d’élèves, la COSYDEP et tous ceux qui s’activent dans ce secteur, à jouer leur partition en situant au préalable les responsabilités et en exhortant l’état à veiller à l’application dans les délais prescrits, des accords signés. C’est de ce respect des engagements que dépend la stabilité du secteur de l’éducation. L’enseignant « l’éveilleur de conscience » et formateur des leaders de demain mérite tous les honneurs de la Nation. C’est ce que Mariama BA avait compris au point d’affirmer : « Les enseignants(…) forment une armée noble aux exploits quotidiens, jamais chantés, jamais décorés. Armée toujours en marche, toujours vigilante. Armée sans tambours sans uniforme rutilant. Cette armée-là, déjouant pièges et embûches plante partout le drapeau du savoir et de la vertu».
Son excellence, le président Macky SALL, qui veut ériger l’éducation en « priorité majeure »doit peser de tout son poids pour revaloriser la fonction enseignante, en améliorant les performances du secteur éducatif, en consolidant les bases d’un dialogue social, inclusif et permanent entre les syndicats et le gouvernement, afin que l’école Sénégalaise retrouve son lustre d’antan