« J’étais en classe de cm1 à l’école primaire de Soumbédioune. J’étais gamin et mon papa nous demandais (ses frères et lui) de ne pas jeûner, si on devait aller à l’école. Mais comme j’étais un peu têtu, je faisais fi de ses injonctions. Je jeûnais. Et un jour, avec des amis, nous nous sommes rendus au marché au poisson de Soumbédioune, juste après la descente, aux environs de 14h. Les pécheurs qui étaient là, nous ont offert quelques poissons (des taak gaal précise t-il). Aussitôt nous nous sommes précipités pour chercher du bois mort afin de les griller. Après le festin, vers 15h, nous avons décidé de rentrer chez nous. Malheureusement, nous sentions le poisson. Mais personnellement, je j’en avais pas conscience. Une fois à la maison, mon père, qui avait senti l’odeur du poisson qui se dégageait de mes habits, a commencé à me poser des questions. Il m’a demandé, entre autres, si j’avais jeûné, si je n’étais pas trop fatigué etc. Mon père était enseignant et donc très difficile à mener en bateau. Comme j’avais peur qu’il découvre la vérité, je lui ai répondu « oui ». Mais, il savait que ce n’était pas vrai. Que je n’avais pas jeûné. Il s’est rapproché de moi, avant de m’administrer une gifle. J’ ai tellement crié que ma mère est sortie en catastrophe. Elle lui a demandé ce qui se passait? Il lui a alors posé la question suivante: « Ton fils a t-il le droit de mentir? » Il dit qu’il a jeûné alors qu’il sent le poisson. Comme j’étais indéfendable, ma mère n’a rien dit. Depuis ce jour, je respecte le jeûne et le pratique normalement.»