Depuis l’élection de Bassirou Diomaye, président élu sur la promesse d’un profond changement systémique, le Sénégal a engagé une série de remaniements au sein de son administration. Pourtant, malgré ces bouleversements, des résistances internes demeurent. C’est ce qu’a dénoncé l’ex-capitaine de gendarmerie Seydina Oumar Touré, aujourd’hui Directeur général de l’Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), dans une publication sur les réseaux sociaux ce 24 décembre.
Seydina Oumar Touré, qui a été nommé en mai 2024 à la tête de l’ASP, pointe du doigt des « autorités administratives, judiciaires et des fonctionnaires » qui, selon lui, refusent de reconnaître l’autorité du nouveau pouvoir. « Le constat déplorable est que notre administration compte toujours en son sein des autorités […] qui réfutent catégoriquement l’idée de se soumettre à l’autorité du nouveau pouvoir », a-t-il écrit.
Le directeur a déploré que ces individus, qu’il qualifie d’« éléments subversifs », sapent les efforts de transformation engagés par le gouvernement. Il affirme que certains fonctionnaires continuent de percevoir les nouveaux responsables comme des « arrivistes » ou des « parvenus au pouvoir », cherchant à entraver la dynamique de réforme.
Touré a également évoqué des pratiques qu’il juge contraires à l’intérêt public, telles que le mépris affiché envers des responsables élus ou nommés, ou encore des arrestations arbitraires de militants. « Vouloir plaire et faire plaisir à des fonctionnaires qui nous ont combattu corps et âme, au détriment de l’intérêt supérieur du peuple, peut être fatal », a-t-il averti.
Il a cité le capitaine Thomas Sankara pour appuyer son propos, soulignant que « l’étreinte de ces fonctionnaires réactionnaires […] doit être rapidement annihilée, au risque de ramer à contre-courant », ce qui, selon lui, serait désastreux pour la réussite politique du pouvoir en place.
Face à cette situation, Seydina Oumar Touré a appelé à une solidarité renforcée au sein du gouvernement. « Une solidarité s’impose dans l’action des gouvernants », a-t-il martelé, insistant sur l’urgence d’un front uni pour mener à bien les réformes promises.