L’ancien président du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yakaar, Moustapha Diakhaté, placé sous mandat de dépôt après avoir qualifié les Sénégalais de « peuple maudit », a tenu à clarifié le sens de ses propos. Il a réfuté les accusations portées contre lui face au juge.
« J’étais invité à une émission et j’ai parlé de « Gallou doff dou téreu » et « Alkou ». On m’accuse d’insultes, ce que je n’ai jamais fait. Pour moi, « Alkou » signifie un grand malheur ou une malédiction. Les mots n’ont pas de sens fixe, ils ont des usages, et je leur attribue un sens particulier. On m’a dit que ces mots ont été prononcés 27 000 fois, ce n’est pas de ma responsabilité. Je ne suis pas un insulteur. Ce que je voulais dire dans l’émission, c’est que ceux qui ont donné la majorité à ce parti (Pastef) font du mal au pays, et se font du mal à eux-mêmes, de même que ceux qui votent pour eux », a-t-il dit.
Moustapha Diakhaté d’ajouter: « « Gallou doff dou téreu » signifie qu’un malheur ne vient jamais seul. J’ai expliqué que ceux qui ont glissé le bulletin de Sonko dans l’urne, je leur accorde le droit d’interpréter mes mots comme des insultes, mais ce n’est pas le sens que je leur donne. Je n’ai insulté personne dans l’usage que j’en fais. Il n’y a pas d’injure. Si vous trouvez dans un dictionnaire un sens qui veut dire insulte, vous pouvez m’arrêter immédiatement et me condamner à perpétuité, Monsieur le juge ».
Quand le procureur lui demande alors de clarifier le sens de « Alkou » en français, il répond : « Alkou désigne quelqu’un qui se fait du mal, ou une population à qui on a fait du mal ». Le procureur réplique : « D’après ce que tu expliques, et ce que je sais, on n’a pas marabouté la population, ni forcé la population à voter. Dans les dictionnaires en ligne, en wolof-français, « Askan bou alkou rek mokay deff » signifie que seuls les damnés agissent ainsi. Lors des procès-verbaux, vous avez indiqué que cela signifiait « défaillance » (alkou), vous parlez donc de ces 54 % ? ».
L’ancien membre de l’APR de répondre: « Oui, je parle de ces 54 %. Ils ont voté, et je leur ai dit qu’ils ont fait un mauvais choix ». Le procureur insiste : « Parlez-vous de Pastef ? ». Moustapha Diakhaté répond: « Lors de l’interrogatoire, j’ai précisé que je ne savais pas qui avait voté pour qui. Je parle simplement à ceux qui ont voté ».