Le 22 juillet 1994, le monde découvrait la fine silhouette d’un jeune lieutenant de 29 ans autoproclamé président de la Gambie.
Par un coup d’Etat, Yahya Jammeh venait ainsi mettre fin au règne de Dawda Jawara, président depuis l’indépendance de ce petit pays niché au cœur du Sénégal. Rien ne prédestinait ce fils de paysan, né en 1965 à Kanilaï, un village situé à la frontière avec le Sénégal, à occuper de telles fonctions. Mais deux ans après sa prise du pouvoir, Yahya Jammeh abandonne le poste de Président du Conseil des Forces armées et prend le titre de chef d’Etat le 28 septembre 1996.
En 22 ans de règne sans partage, l’homme qui se fait appeler par ses concitoyens Sheikh Professor Alhaji Doctor Yahya Abdul-Aziz Awal Jemus Junkung Jammeh Naasiru Deen Babili Mansa Jammeh , a fait de la Gambie un pays avec une opposition sans envergure et une société civile réduite à sa plus simple expression, terreur des organisations de défense des droits de l’homme.
Sous son règne, la Gambie est constamment épinglée par les ONG pour des violations de droits de l’homme.
Disparitions forcées, assassinats, exécutions extra-judiciaires et harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l’Homme sont souvent répertoriés en Gambie. Curieusement l’Institut africain pour les droits humains a son siège sur le territoire gambien.
De Deyda Haidara à Solo Sandeng
En Décembre 2004, le rédacteur en Chef du journal « The Point », un hebdomadaire gambien, Deyda Hydara, un journaliste engagé et fervent défenseur des droits de l’homme, a été assassiné alors qu’il célébrait le dixième anniversaire de son journal.
Mi-avril Solo Sandeng, responsable du parti d’opposition, le Parti démocratique uni (UDP), a été tué après son arrestation à la suite d’une manifestation pacifique dans les rues de la capitale gambienne. Sa mort en détention est le dernier d’une longue liste de crimes qui n’épargne pas les étrangers.
En 2012, neuf étrangers ont été exécutés en Gambie malgré les protestations de la Communauté internationale.
En janvier 2000, dix soldats arrêtés avec le lieutenant Landing Sanneh et accusés de tentative de coup d’état étaient tués en plein centre-ville de Banjul sans aucune forme de procès.
Guérisseur
En janvier 2007, à la surprise générale, le président gambien annonce avoir trouvé un remède contre le Sida et l’asthme. Cette trouvaille « révolutionnaire » est faite à base d’herbes médicinales. On le montre à la télévision nationale au chevet de malade du Sida à qui il administre ses décoctions tout en précisant qu’ils ne prennent plus d’autres traitements.
Le 20 août de la même année, pendant une émission d’informations diffusée par l’agence de presse contrôlée par l’État, Jammeh prétend également qu’il a développé un remède à base de plante pour soigner l’hypertension artérielle avec une seule dose.
Yahya Jammeh, qui a fait de la Gambie une république islamique, menace souvent les populations de son pays en leur demandant de quitter le pays s’ils ne veulent pas voir leurs organes génitaux coupés.
Pourtant, il continu de faire la pluie et le beau temps en Gambie, arrêtant à tout va opposants et tuant journalistes et réfractaires à son régime, Yaya Jammeh se la coule douce aussi et entretient des rapports flous avec les Dames. Très attiré par la peau blanche, le président Gambien a en eu sur son tableau de chasse mais cette parenthèse de la vie trouble de l’homme fort de Banjul ne plaide pas en sa faveur dans l’instauration de l’Etat islamique en Gambie.
Dès fois, il menace de les égorger dans des discours retransmis en direct à la télévision. En 2014, l’Assemblée nationale de Gambie a validé un projet de loi condamnant les «actes homosexuels» à des peines de prison à perpétuité. L’homosexualité était déjà un crime en Gambie, puni de 14 ans d’emprisonnement.
« L’homosexualité ne sera jamais tolérée, et déclenchera même la peine ultime, puisqu’elle a pour but de mener à la déshonorante extinction de l’humanité. Nous combattrons cette vermine faite de ce qu’on appelle les homosexuels ou les gays, de la même manière que nous combattons les moustiques porteurs de malaria; si ce n’est même avec plus d’agressivité », avait-il déclaré après le vote de la loi.
Avec Time24info et BBC