Le 29 août, la Cour d’appel de Ziguinchor a rendu son verdict tant attendu dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, un événement tragique qui a secoué la région de la Casamance. Oumar Ampoi Bodian, initialement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, a été acquitté et libéré. En revanche, René Capain Bassène demeure incarcéré, sa condamnation à perpétuité ayant été confirmée par la Cour.
Le procès en appel, qui s’était ouvert le mardi 27 août, a été marqué par un face-à-face prolongé entre les accusés et le juge, s’étendant sur dix heures. René Capain Bassène, journaliste, et Oumar Ampoi Bodian, associé au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), avaient tous deux été condamnés en juin 2022 à la réclusion criminelle à perpétuité pour leur rôle présumé dans le massacre de Boffa Bayotte, survenu le 6 janvier 2018.
Cette affaire, qui avait vu la mort de 14 coupeurs de bois dans une forêt proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, avait également entraîné la condamnation par contumace du chef de guerre César Atoute Badiate, toujours en fuite. Deux autres accusés avaient reçu des peines avec sursis pour détention illégale d’armes, tandis que dix autres avaient été acquittés.
Les charges retenues contre les accusés étaient lourdes, incluant notamment l’association de malfaiteurs, la participation à un mouvement insurrectionnel et la complicité d’assassinat. Au cours du procès en appel, le ministère public avait requis l’acquittement de Bassène et Bodian pour certaines charges, tout en maintenant d’autres accusations graves, demandant la reconduction de leur peine initiale.
Malgré les efforts de la défense pour prouver l’innocence de leurs clients, le verdict final a scellé le sort de René Capain Bassène, tandis que Oumar Ampoi Bodian recouvrait la liberté. Ce jugement met fin à une procédure judiciaire qui a suscité de nombreux débats sur la justice et la situation en Casamance.