Mise en garde du PM contre l’interdiction du voile à l’école : La LIPS prend position

Dans un communiqué récent, le Bureau national de la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal (LIPS) exprime son soutien au Premier Ministre, Ousmane Sonko pour son approche courageuse concernant le port du voile et les règlements intérieurs des écoles confessionnelles. La LIPS appelle à un débat ouvert sur cette question, rappelant les précédentes controverses de 2011 et 2019. Le communiqué souligne l’importance d’un dialogue respectueux et constructif pour préserver la diversité culturelle et religieuse du Sénégal, tout en dénonçant les discriminations passées et en soulignant le rôle des établissements éducatifs musulmans dans le pays.

Ci dessous l’intégralité de la note !

« Louange à Allah, le Seigneur de l’Univers, qui n’a pas engendré et n’a pas été engendré. Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur le Prophète, sa famille et ses compagnons.
Allah (SWT) dit: © Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Dieu est Pardonneur et Miséricordieux (533V59).
Communiqué du Bureau national de la LIPS concernant le débat autour du port du voile et les règlements intérieurs des écoles confessionnelles au Sénégal.

La Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal suit avec un grand intérét le débat sur le port du voile islamique et les réglements intérieurs des écoles confessionnelles, suscité par la déclaration du Premier Ministre, Ousmane Sonko, lors de la réception offerte aux lauréats du concours général, le mardi 30 juillet 2024.
Il faut d’emblée reconnaitre que ce débat n’est pas nouveau au Sénégal et refait surface aprés celui de 2011, où des filles voilées avaient été exclues de l’école privée catholique Hyacinthe
Thiandoum.

À cette époque, la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal, avec le Front pour la Défense des Valeurs Éthiques (FDVE), devenu And Samm Jikkoyi, et le Collectif des Associations Islamiques du Sénégal (CAIS) avaient organisé une conférence de presse pour dénoncer cette décision et appeler « son Eminence le Cardinal Théodore Adrien Sart, [alors archevèque de Dakar,] à prendre toutes les mesures réglementaires nécessaires pour décourager toute velléité de discrimination confessionnelle dans le secteur de l’éducation »
(cf. Dakaractu).

Treize années aprés, si le même débat refait surface à la suite de la brève crise de 2019, provoquée par une décision similaire de l’Institution Sainte Jeanne d’Are de Dakar (ISJA), il devient alors impératif et urgent pour la nation sénégalaise de débattre ouvertement et franchement de ce sujet afin de trouver une solution juste et durable, différente des arrangements temporaires trouvés jusqu’à présent. À cet égard, il est louable à plusieurs titres que le Premier Ministre du Sénégal, par son courage, ait pris sur lui la responsabilité de désamoreer une bombe à retardement qui, sans une action courageuse, aurait pu nous exploser au visage.

Dans sa réponse à la question sur l’inclusivité de notre système éducatif, nous avons entendu un Premier Ministre soucieux de notre vivre ensemble suivant nos propres modèles et références, et attaché au respect des droits fondamentaux de chaque individu, y compris le droit à la liberté religieuse. Pour cela, la Ligue manifeste son soutien au Premier Ministre et souhaite que toutes les dispositions nécessaires soient prises pour permettre à notre pays de ne plus revenir sur ce sujet potentiellement divisionniste.

Parmi tous les échanges sur ce sujet, souvent marqués par la désinvolture, l’immaturité et le manque de respect envers les institutions qui nous représentent, même de la part de certains religieux s’exprimant à titre individuel, c’est la déclaration du Conseil national du Laïcat qui a retenu notre attention.

Cette structure, officielle de la communauté catholique du Sénégal, a évoqué son ouverture au dialogue, rappelant l’engagement de l’école privée catholique en faveur de l’éducation de tous, et les réalisations sociales de celle-ci au profit des Sénégalais.
Cependant, il est de notre devoir de rappeler que les Daara au Sénégal contribuent à cet effort éducatif avec un effectif estimé entre 600 000 et un million d’enfants, sans avoir bénéficié d’aucun soutien de l’Etat par le passé.

De plus, les confréries et les organisations caritatives musulmanes, malgré les contraintes diverses affectant leur fonctionnement et leurs ressources, prennent en charge de nombreuses couches vulnérables et soutiennent l’État dans sa volonté de les aider. En vérité, si un dixième des fonds alloués à d’autres congrégations leur était attribué, les résultats seraient bien meilleurs et de nombreux problèmes sociaux, notamment la mendicité des enfants, seraient définitivement résolus.

La Ligue apprécie à sa juste valeur l’ouverture au dialogue sur les sujets religieux sensibles, ce qui justifie à plus d’un titre l’importance d’une Direction chargée des affaires religieuses et d’un Ministère du Culte, qui permettront d’amorcer des discussions sur ces questions délicates et d’ajouter une dimension significative à la politique de JUB, JUBBAL, JUBBANTI pour notre pays, celle du JUBOO.

Sans entrer dans les détails de ce dialogue, qui devra être plus vaste en termes de contenu que ce qu’un(e) adolescent(e) musulman(e) peut ou ne peut pas faire dans le cadre de l’école nationale, publique ou privée, ou les limites des réglements intérieurs de nos différents établissements en conformité avec notre charte fondamentale, la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal encourage un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes afin de trouver des solutions respectueuses de tous les points de vue.

La diversité culturelle et religieuse est une richesse pour notre pays et doit être protégée.
La Ligue prie Allah (SWT) de veiller sur le Sénégal, de préserver sa paix et sa stabilité, ainsi que sur l’ensemble des pays de la Ummah et de l’humanité toute entière.«

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