La Commission du dialogue a avancé la date du 2 juin pour la tenue de l’élection présidentielle au Sénégal, une proposition qui nécessite l’approbation du président Macky Sall et du Conseil constitutionnel pour être effective. Cette suggestion a été faite lors du dialogue national à Diamniadio, dirigé par Ismaïla Madior Fall. Parallèlement, il a été recommandé que le président Sall demeure en poste jusqu’à ce que son successeur soit officiellement installé. En réponse à cette proposition, le président Sall a exprimé son intention de solliciter l’avis du Conseil constitutionnel pour clarifier la procédure de transition du pouvoir, en se référant spécifiquement à l’article 36 de la Constitution.
Le rôle du Conseil constitutionnel s’avère crucial dans ce contexte, car il doit trancher sur la possibilité pour Macky Sall de continuer à organiser l’élection ou si, à la place, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, devrait assumer cette responsabilité pour une durée maximale de 90 jours.
Une dimension supplémentaire de cette réorganisation concerne la réintégration de candidats précédemment disqualifiés, comme Karim Wade et Ousmane Sonko, dans la course présidentielle. Cette perspective a généré des divisions parmi les participants au dialogue. Assane Sylla, le président du parti Mpes Jëf Ak Njarin, a manifesté son opposition à cette idée en quittant la salle de réunion. Il a défendu la liste initiale des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel, arguant qu’une modification de cette liste pourrait conduire à des litiges juridiques et politiques. Sylla a déclaré que « le Conseil constitutionnel ne peut se dédire » et a exprimé ses craintes que le pays soit « dirigé vers un autre contentieux », une situation qu’il juge « extrêmement grave ».
La possibilité d’un nouveau processus électoral, ouvrant la voie à la participation des candidats écartés, soulève des questions sur la validité des procédures antérieures et génère des tensions entre les différentes factions politiques. Alors que des partis comme le Pds plébiscitent le retour de figures comme Karim Wade et Ousmane Sonko dans la compétition, cette proposition est perçue comme une menace par ceux qui avaient été sélectionnés dans la liste des 19 candidats. Le président Macky Sall, qui attend le rapport complet sur ces propositions, se trouve devant des décisions importantes qui pourraient redéfinir le paysage politique sénégalais en amont de l’élection présidentielle.