Seize des dix-neuf candidats validés par le Conseil constitutionnel sénégalais ont pris la décision, ce lundi 26 février, de se présenter devant l’instance pour y déposer un recours. Ce geste vise à interpeller le Conseil sur ce qu’ils estiment être une défaillance de la part du président de la République, Macky Sall, concernant la fixation d’une date pour l’élection présidentielle.
Le contexte de cette démarche remonte au 3 février 2024, date à laquelle le président Macky Sall a annulé le décret convoquant le corps électoral, annulant de fait l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février. Cette annulation a été suivie par un projet de loi, voté à l’Assemblée nationale, proposant le 15 décembre comme nouvelle date pour l’organisation de l’élection présidentielle. Face à cela, l’opposition a déposé un recours au Conseil constitutionnel, lequel a jugé les deux décisions – l’annulation du décret et la loi votée à l’Assemblée – inconstitutionnelles, annulant ainsi les actions entreprises et invitant le président Sall à fixer une nouvelle date pour les élections « dans les meilleurs délais ».
Cependant, plusieurs jours se sont écoulés sans que le président Sall ne propose de nouvelle date. À la place, il a convoqué un dialogue, une initiative que les candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont choisi de rejeter, préférant ne pas y participer. Ces derniers ont donc décidé de déposer un recours au Conseil constitutionnel le 26 février pour souligner l’incapacité du président à fixer une date pour l’élection présidentielle.
Le recours devrait également aborder la situation potentiellement critique que pourrait vivre le Sénégal si une élection présidentielle ne se tient pas avant le 2 avril, et qu’aucun président n’est élu entre-temps. Cette situation, selon plusieurs constitutionnalistes, n’est pas prévue par la Constitution sénégalaise et pourrait mener à une impasse politique aux conséquences encore inconnues.
À 11 heures, au moment de la rédaction de cet article, la majorité des candidats à l’élection présidentielle sont présents dans les locaux du Conseil constitutionnel pour y déposer leur recours.