Dans une initiative audacieuse visant à remédier aux problèmes de congestion routière, de pollution atmosphérique et d’émissions de gaz à effet de serre, Dakar se tourne vers un système de bus à haut niveau de service (BRT) alimenté à 100% à l’électricité.
« Dakar Mobilité », à la tête de cette transformation, a réussi à lever 135 millions d’euros, soit plus de 88 milliards de francs CFA, pour concrétiser ce projet visionnaire. Le programme, dirigé par le Conseil exécutif pour le transport urbain durable (Cetud), vise à reconfigurer en profondeur le réseau de transports urbains de la capitale sénégalaise. À son lancement, le BRT reliera la gare routière Petersen sur le plateau de Dakar à la préfecture de Guédiawaye, couvrant 18,3 km et desservant 23 gares ainsi que 14 quartiers densément peuplés de la ville.
Ce système révolutionnaire, composé d’une flotte de 121 bus entièrement électriques, représente une première en Afrique subsaharienne. Pour financer cet ambitieux projet, un prêt de 85,4 millions d’euros a été octroyé à parts égales par Proparco, la filiale privée de l’Agence française de développement, et le Fonds pour les infrastructures en Afrique émergente (EAIF), agissant à travers sa société de gestion Ninety-One.
Le financement est complété par des subventions de l’Union Européenne et du PIDG TA, apportant respectivement 7 millions d’euros et environ 9 millions d’euros. Ces fonds s’inscrivent dans le cadre de la stratégie européenne Global Gateway, axée sur le renforcement des connexions intelligentes et durables dans les domaines du numérique, de l’énergie et des transports.
La mise en service du BRT est prévue pour janvier 2024, avec une disponibilité complète du système avant l’été de la même année. Les responsabilités opérationnelles, telles que l’acquisition, la maintenance des véhicules et des systèmes associés, ainsi que l’exploitation du BRT, ont été déléguées à Dakar Mobilité, une société privée sénégalaise détenue à 70% par Meridiam et à 30% par Fonsis, le Fonds souverain du Sénégal.