Invité de l’émission « Le Jury du Dimanche » sur la RFM, Souleymane Jules Diop, ambassadeur représentant du Sénégal à l’UNESCO, a évoqué des questions concernant la stabilité politique et la préparation du pays à quelques mois de l’élection présidentielle. Ses remarques ont jeté une lumière crue sur les défis potentiels auxquels le Sénégal pourrait être confronté dans le contexte actuel, marqué par des tensions politiques et les récents événements impliquant notamment le leader de l’ex Pastef Ousmane Sonko.
« Moi, dès le début, j’ai entrepris des démarches avec des gens. J’ai appelé notamment Alioune Tine pour lui dire qu’avec tout ce qui s’est passé, avec le refus d’Ousmane Sonko d’aller répondre à la justice, je ne vois pas comment l’État pourrait perdre la face. Je crois que son arrestation est inéluctable, » a déclaré Souleymane Jules Diop.
Le diplomate a exprimé son inquiétude quant à la possibilité d’organiser l’élection en février, compte tenu des contentieux en cours, notamment les contentieux juridiques. Il a critiqué la qualité des textes régissant le processus électoral, les qualifiant de mal rédigés et imprécis. « Nos textes ont été élaborés sans envisager certains cas, certains scénarios, y compris celui que nous avons d’avoir pour la première des requêtes concernant la déchéance. »
L’ancien ministre a suggéré la nécessité de réfléchir sérieusement à la préparation de la classe politique sénégalaise pour l’élection à venir, en considérant l’option de reporter le scrutin afin de résoudre les divers contentieux existants.Sur le report de la présidentielle, il a ajouté, “apparemment, ce n’est pas ce que souhaite le président de la République. Je pense que pour le bien de ce pays et pour connaître de nouvelles avancées, le faire ne serait pas une mauvaise chose mais ce serait une première. »
Il a également compris les réticences du président Macky Sall à reporter la présidentielle, indiquant le risque de compromettre sa crédibilité en tant que leader politique. « Il ne veut pas être le premier sénégalais à reporter une élection présidentielle. Il ne veut pas qu’on lui dise encore que vous aviez donné votre parole et vous êtes en train de vous renier. »
En ce qui concerne la préparation du pays à l’approche des élections, il a martelé : « Je pense qu’à quelques mois de la présidentielle, nous ne sommes pas prêts. Nous risquons de connaître des convulsions, des contestations, des difficultés, des mouvements de rue qui risquent de compromettre pour longtemps la sécurité de ce pays et peut-être sa défense. »