Après les chaudes journées de jeudi et vendredi, ponctuées par des échauffourées faisant suite à l’opération de démolition à Mbèye, le maire de Bambilor prend la parole. Lors d’une rencontre dimanche, Ndiagne Diop a pointé les services techniques de l’Etat (Domaines, Cadastre…) comme principaux responsables de la situation, pour n’avoir pas respecté les instructions de Macky Sall par rapport au projet d’extension des villages.
Comment des personnes ont-elles acquis des parcelles sur un périmètre de 22 hectares attribué par bail depuis 2016 ? C’est le point qu’a tenté d’élucider Le Quotidien lors de la rencontre initiée dimanche à Bambilor par le maire Ndiagne Diop, afin d’éclairer sur le litige foncier qui secoue le village de Mbèye. Ne trouvant pas, dès l’abord, la question «intelligente», l’édile s’est somme toute livré à une séance d’explications.
« L’extension ne peut pas se faire dans l’air ou sur l’eau, mais bien à la périphérie des villages », a-t-il estimé, assurant que c’est un besoin pour les habitants de ces localités qui n’ont rien fait d’illégal. Pour lui en effet, ce sont les services techniques de l’Etat, plus précisément les Domaines et le Cadastre, qui sont les responsables de la mésaventure des populations de Mbèye, qui ont assisté impuissantes à la destruction de constructions et champs sis sur le périmètre objet du litige.
« Les extensions des villages étaient une demande sociale à laquelle le Président avait répondu favorablement lors d’une audience qu’on avait eue avec lui en 2019. Il avait donné des instructions fermes aux services techniques de l’Etat, mais jusqu’à présent, ces extensions n’arrivent pas à voir le jour », a-t-il assuré se le quotidien LeQuotidien. Il a affirmé que le Président Sall avait insisté sur le fait que les populations locales devaient être prioritaires sur ces terres.
« Lors de l’audience, il avait dit que l’on donne d’abord aux populations des zones concernées, avant de donner à n’importe qui d’autre », a-t-il rappelé. Se voulant plus précis sur le sujet, M. Diop de poursuivre : « Si ce que le Président Macky Sall avait instruit aux services techniques depuis 2019 avait été respecté, ces histoires malheureuses n’auraient pas eu lieu. Il (le Président) avait donné son aval pour l’extension des villages, et je prends à témoin l’actuel ministre de la Défense, Me Oumar Youm, qui était directeur de Cabinet du Président à ce moment ».
« Là où les extensions doivent être faites, il s’est trouvé que ce sont des assiettes qui ont été attribuée à d’autres Sénégalais. C’est ce qui a amené les populations de Mbèye dont leur zone d’extension a été attribuée à M. Sonhibou Seck, à réagir », a-t-il avisé parlant du cas spécifique du village de Mbèye. Depuis jeudi, des bulldozers, sous forte escorte de la Dscos, procèdent à la destruction de constructions et champs sur le périmètre de 22 hectares, propriété de Sonhibou Seck à la faveur d’un bail en date de 2016. Pas moins de 27 habitants du village ont été arrêtés et plusieurs blessés enregistrés suite aux accrochages ayant opposé jeunes de la localité aux Forces de l’ordre.
La question initiale reste entière. Des personnes ont acheté des parcelles à usage d’habitation sur le site qui n’est pas encore dévolu à Mbèye pour son extension. Qui est le vendeur ? Sur la base de quels papiers ? Si le maire indexe les services techniques de l’Etat qui n’ont « pas exécuté » les instructions du chef de l’Etat, l’institution qu’il dirige ne peut être pour autant dédouanée car c’est elle qui délibère sur les affaires domaniales.