Le temps de l’indignité à l’heure de la dignité
Le Président Macky Sall l’avait dit: son mandat de 2019 serait le dernier. Il l’a fait.
Pendant longtemps il a maintenu le
suspens. Un suspens entretenu à dessein. Non pour lui, mais au profit du Sénégal et des sénégalais. Car dire, dès 2019, qu’il ne se représenterait plus, reviendrait, très tôt, à rouvrir les puits d’ambitions dont certaines, malsaines, et d’autres, handicapantes pour la mise en œuvre diligente des politiques publiques.
A quelques encablures du déclenchement du processus électoral en direction de la présidentielle de 2024, le dead line s’approchant inexorablement, le Président Macky Sall a confirmé publiquement son vœu initial: il ne se représentera pas en 2024.
Le Président Sall a été, une fois de plus, présent, bien présent lors de ce tournant historique. Il a compris qu’à chaque fois que l’être humain s’est assis sur ses pulsions individuelles pour mourir au nom d’intérêts supérieurs qui le dépassent et le transcendent, l’Histoire a su lui rendre hommage. En inscrivant son nom sur le marbre inoubliable des actes qui durent et qui vivent car indélébiles dans nos cœurs et omniprésents dans nos mémoires.
A contrario, aucun acte public, et à portée nationale, qui fait table rase de toute considération générale, pour n’être porté que par des aspirations individuelles, ou purement partisanes n’est parvenu à capter l’attention, l’estime, le respect et la considération, autant des contemporains que des générations suivantes.
Qui peut se rappeler positivement des trahisons futiles et bassement opportunistes des collaborateurs nazis dans l’Europe sous occupation Allemande ?
Mais qui, qui ose encore oublier l’esprit de dépassement dont a fait preuve Nelson Mandela, pour pouvoir porter la charge lourde et requinquante du leader Sud africain, tête de fil de la résistance noire, puis acteur de la libération et enfin père de la réconciliation sud-africaine?
Qui se souvient, sinon que par le mépris et la tristesse, des manœuvres sordides et ridicules de roitelets africains, complotant sur le dos des souverains légitimes rien que pour survivre à l’occupation européenne de la terre de leurs ancêtres ?
Or, qui, qui pourrait seulement ignorer le don de soi de Ahmadou Bamba, les sacrifices de Lat Dior, la majesté de El haj Omar, le génie tenace et éclairé de Maba Diakhou Ba ?
Ces grands hommes doivent si peu à leurs réalisations physiques et matérielles. Ils doivent beaucoup à leur conviction intrinsèque, à leur engagement passionné et juste, à leur sens de l’honneur, à leur dévouement total et sans concession à des valeurs supérieures qui les dépassent !
Le Président Macky Sall, en renonçant à ce à quoi il avait droit, rejoint le cercle restreint des hommes qui s’élèvent par l’acte au dessus de leur concitoyens d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Il rejoint le cénacle des grands hommes de vertu que le présent salue, que l’histoire retiendra et que l’avenir érigera en exemple.
Pour nous, du présent immédiat, nous ses collaborateurs, alliés, militants et sympathisants, il nous revient de retenir qu’est donc venu le temps de la dignité; le temps de la loyauté; le temps du code d’honneur.
Or, comme une meute d’hyènes qui n’attendait que la mort du felin pour venir se paître de ses restes, voilà que certains d’entre-nous préfèrent entonner le chant de l’indignité.
Après avoir tourné autour du Lion solitaire mais encore debout, après avoir assisté impassibles et passifs aux attaques et assauts multiples subis par leur chef, après avoir gardé le silence quand il fallait parler, chuchoté quand il fallait hurler, les voilà qui désormais, se fendent en déclarations multiples quand il ne fallait, de leur part, que garder le silence.
Entendre le président ou garder le silence. Mais que nenni! Ils sortent, ces membres de la meute; ils paradent, ils se montrent, font le beau et prennent la pose. Ils s’affichent et affichent leur prétentions qu’ils présentent et pensent comme ambitions.
Ils font la Une des journaux, se font inviter sur les plateaux, donnent leur avis sur tout et sur rien. Ils piaillent, roucoulent et se roulent dans la boue fangeuse de la parole inopportune.
Oubliant tous que le parti les alliés de Benno Bokk Yaakaar ont donné carte blanche au président Macky Sall
Ils sont ainsi, dans le temps de l’indignité. Répondant à la dignité et à la grandeur affichées par le Président sortant par l’indignité et l’empressement, l’ambition déloyale et le culte du moi.
Il faut que cela cesse.
Non à une oraison funèbre politique avant l’heure
Ces champions de l’opportunité ne sont pourtant pas ceux qui remportent la palme de l’indignité.
Au dessus deux, il y a les adeptes d’hommages assassins. Ceux qui font semblant de chanter la décision du président de ne pas se représenter comme une sorte d’oraison funèbre. Une manière de lui dire: « bon débarras ». Les morts ont le supreme privilège d’être pleurés par leurs proches. Ici, points de regrets affichés par certains. Ils se fendent en louanges et en célébration. Or, pourtant…
Il s’agissait ici, pour eux et pour nous, de prise de responsabilité totale derrière le Président au risque d’une entrée du Sénégal dans l’ère des déstabilisations progressives et irréversibles.
Pourtant, ils auraient pu, à défaut de pleurer, dire non. Scander « nio lank ». Nous voulons que vous restiez.
Mais ils ne le feront. Ils ont gagné. Leur cause secrète a prospéré
Cependant, Macky Sall, est toujours maître du jeu, « fatteu na feppeu »
Par la grâce de Dieu et par son talent, qui est baraka et génie à la fois, le Président Macky Sall a su remarquablement se soustraire, dans une forme de déception de l’horizon d’attente, à leurs pièges et à leurs folles intrigues de toutes sortes.
Il a su refuser le baiser de la
mort que lui offraient certains.
Il ne se représentera pas. Certes. Mais aujourd’hui plus qu’hier, il reste le maître du jeu. Il ne sera pas le prochain président du Sénégal. Assurément. Mais c’est par son onction que l’élection de son successeur passera.
Par ailleurs, contrairement à ceux qui voulaient l’envoyer à la tombe du silence ou le mener à l’exil volontaire, le Président a clairement spécifié qu’il continuera de résider au Sénégal passées ses fonctions de chef d’état.
Nous avons fait partie de ceux qui, des 2022, avaient exigé sa candidature. En invoquant l’éthique de responsabilité. Sachant que la sacralité de la parole donnée, pour le Président Macky Sall, est un horizon indépassable.
N’empêche, à travers « Plumes debout pour la République », nous avions appelé à sa candidature car conscients que le Sénégal avait besoin de lui. Que la gravité de l’heure exigeait qu’il réponde à l’appel de la patrie. Que l’importance de la parole donnée et le code d’honneur ne l’emportaient pas sur l’impératif de rester au chevet d’une nation debout mais que des fantoches avaient décidé de faire tomber.
La décision prise, nous l’acceptons. Mais nous demanderions au Président Macky de rester. Rester et veiller sur le Sénégal. Nous lui demandons de refuser les honneurs d’un exil, même honorifique, à l’Onu, au G20 ou ailleurs. Rester pour ajouter à ses glorieux faits, sur la liste si longue déjà, celui d’un ex-président qui vit dans son pays; qui accompagne son successeur et qui demeure le gardien du temple de la république.
Rester enfin pour que se taisent tous les traîtres à la république et que se terrent tous les faux- dévots de sa vision.
Être vigie,être là. Ainsi, comme
par lui-même dit récemment, il demeurera, toujours, dans le temps de l’action et le sens de l’histoire.
Mamadou Thiam et Amadou Thierno Diop
Plumes debout pour la République