Un Libanais et un Français au cœur du scandale : Ce que l’on sait du litige foncier à Ndangane

ibanais et un Français au cœur du scandale : Ce que l’on sait du litige foncier à Ndangane
ibanais et un Français au cœur du scandale : Ce que l’on sait du litige foncier à Ndangane

Le foncier reste la principale source de conflit sur le littoral sénégalais. A Ndangane, zone touristique paisible, la municipalité de Fimela est à couteaux tirés avec un ancien officier de la gendarmerie française. A l’origine, l’acquisition d’une parcelle par le Français, qui avait décidé d’y construire un hôtel d’une valeur d’un milliard FCfa. Après avoir acheté les lots 595 et 596 qui offrent une vue sur la plage, le Français et son co-investisseur avaient commencé à financer le projet, relate le quotidien « L’As ».

Outre ce business privé, la plage était devenue un lieu pourvoyeur d’emplois pour les villageois qui, durant les vacances ou les week-ends, y vendaient des fruits de mer aux visiteurs et autres personnes venus se baigner. Quelques années après, des personnalités, dont un colonel de la gendarmerie sénégalaise, un général et un homme d’affaires libanais, ont construit des villas et une auberge sur la plage. Cette zone qui a été déclarée non aedificandi, a été cédée au plus offrant, privant ainsi les villageois de l’accès à la plage. Ainsi, le projet hôtelier de Christian Espi était donc mort-né. Pourtant, dans la délibération, il était mentionné que la plage était située dans le domaine fluvial. Donc, elle n’était pas sous la compétence de la mairie.

Ne pouvant supporter cette situation, le Français a saisi la justice pour jouir de ses droits. Ainsi, il a déposé une plainte auprès de l’Ofnac, pour attaquer la décision du Conseil municipal, en plus de celle qui a été déposée auprès des tribunaux. Cette plainte fut donc considérée comme un défi face à l’autorité. Le Français expliquant avec dégoût ce qu’il a subi, soutient qu’il a été victime de représailles le forçant à céder une partie de son terrain par le chef de brigade de la gendarmerie de la localité, sous prétexte que l’autorité en a fait la demande.

Très remonté contre ces pratiques qu’il juge illégales, Christian Espi a déposé une plainte contre le chef de brigade auprès du procureur, pour violation de domicile par un agent de la force publique en uniforme, menaces physiques, insultes et tentatives d’intimidation. Ce jour-là, explique-t-il, le chef de la brigade accompagné d’une partie de ses éléments et de l’adjoint au maire, Moussa Faye, s’étaient rendus dans son domicile pour qu’une route soit découpée afin de permettre aux gens d’accéder à la plage. Or sur les documents cadastraux, aucun passage n’y figure.

Le 13 février 2019, le maire de Fimela, Karim Sène, avait envoyé une mise en demeure à Christian Espi, afin de lui ordonner de céder une ruelle qui n’existait pas dans le plan cadastral. Cette stratégie avait pour objectif de permettre au Libanais, d’avoir un accès court à son hôtel qui était construit dans la zone non aedificandi. Après la cession de la plage à un homme d’affaires sénégalo-libanais, André Sleylaty, une plainte a été déposée. Devant les enquêteurs, l’accusé soutient qu’il a suivi toutes les règles pour la construction de son lodge, dont la surface lui a été attribuée par la municipalité de Fimela.

Pour sa part, Karim Sène soutient que M. Sleylaty lui avait adressé une demande pour un projet touristique et c’est en toute légalité que le Conseil municipal lui a attribué la surface requise. En 2019, une plainte a été déposée à l’OFNAC contre M. Sleylaty. C’était après un long procès avec comme décisions une assignation à expulsion et démolition d’impenses pour cause de trouble manifestement illicite. Dans la délibération de l’audience du 18 avril 2023, la Cour suprême annule la délibération N152/CF du 6 juin 2018 du Conseil municipal, portant affectation à André Sleylaty d’un terrain à usage touristique.

Après cette décision qui a été notifiée aussi bien au prévenu qu’au maire, l’homme d’affaires continue à exploiter son lodge. Ce litige n’est qu’un cas parmi tant d’autres dans la Petite côte,, où la terre, du fait des enjeux qu’elle suscite, est devenue une denrée rare. Au banc des accusés, les conseillers municipaux sont toujours indexés par les populations du fait de l’affectation parfois à de tierces personnes, de parcelles dans les zones non aedificandi ou par la spoliation des terres des villageois pour satisfaire une demande politique ou une volonté d’un homme d’affaires influent.

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