Après la suspension avortée (grâce aux Vpn) de l’usage de certains réseaux sociaux, l’État du Sénégal, confronté à une crise socio-politique, est allé crescendo dans sa logique de restreindre internet. Face à la montée de la tension qui a déjà fait 16 morts selon un bilan provisoire, le gouvernement a décidé, ce dimanche 4 juin, de suspendre l’internet des données mobiles, utilisé par la majorité des Sénégalais.
Une décision à laquelle s’oppose vigoureusement le Rassemblement des Entreprises du Secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (Restic). Dans un communiqué, le Restic s’insurge « contre la coupure des usages et fonctionnalités d’internet par les opérateurs et demande à ces derniers de respecter leur engagement contractuel avec les clients ».
L’usage d’internet, « un droit universel » Selon le regroupement, « les coupures de services d’internet imposées à nos concitoyens dans ces périodes d’instabilité politique, l’usage des réseaux sociaux est un préjudice énorme et le contexte politique difficile que vit notre pays ne saurait le justifier ».
« C’est un droit universel reconnu et codifié par les Nations Unies, et le Sénégal ne saurait y déroger », rappelle le Restic qui invite, par conséquent, l’État et les opérateurs au respect de la « liberté d’informations » et à « lever toutes les restrictions à la liberté d’usage des plateformes numériques de messagerie instantanée ».
Les données mobiles et l’usage des plateformes numériques sont, à en croire le Restic, « garants des libertés économiques, sociales et politiques des citoyens sénégalais ». En ce sens que, ajoute-t-il, « la transmission des données mobiles assure la fluidité des transactions et de l’activité commerciale dans un pays de micro-activité ».