Appel au dialogue du chef de l’État : Pourquoi Ousmane Sonko ne participera pas

combat Sonko Macky
combat Sonko Macky

Macky Sall lui-même a dit qu’on n’a pas besoin de dialogue. Dans son allocution, il affirme qu’il n’y a pas de problème, il n’y a pas de prisonniers politiques et que les institutions marchent bien. Pourquoi donc dialoguer, se demande Ousmane Sonko face à la presse.

Pour lui, trois questions sous-tendent un dialogue : reconnaître d’abord qu’il y a un problème, envoyer les termes de référence du dialogue et aussi évaluer et appliquer les résultats des dialogues précédents.

Il s’interroge d’ailleurs sur les conclusions des précédents dialogues. « Nous ne sommes pas des amnésiques. En 2016, le dialogue qui devait porter sur des questions d’intérêt national avait réuni les politiques, les institutions et la société civile, et on semblait dire que l’opposition devrait accepter la main tendue. Mais jamais les conclusions n’ont été appliquées. Il y a eu ensuite la consultation populaire qui, entre autres points, visait la réduction du mandat de sept à cinq ans. Aujourd’hui, Macky Sall donne le dossier au Conseil constitutionnel qui lui demande de ne pas diminuer. Les voix des Sénégalais n’étaient donc pas importantes », dit-il.

Ousmane Sonko revient aussi sur le dialogue de 2021 qui a connu une pause avec la Covid. « L’opposition avait demandé la suppression du parrainage, le bulletin unique pour lutter contre la corruption et rationaliser les dépenses publiques liées à l’organisation des élections, instaurer le financement des partis politiques pour éviter qu’il soit la porte d’entrée de puissances étrangères, modifier le Code électoral, dissoudre la Cena et créer une autorité en charge des élections, entre autres ».

Seulement, se désole Sonko, Macky reprend chaque fois les mêmes démarches et est encore prêt à discuter sur des points déjà débattus et les résultats ne sont pas appliqués par le gouvernement. « L’État n’applique jamais les acquis des dialogues et compte inviter à chaque fois à un dialogue quand ça lui chante. Macky n’a qu’à appliquer les résultats déjà obtenus », dit-il.

Ousmane Sonko explique que le président de la République a un objectif : c’est avoir un moyen de chantage pour chaque candidat. « Certains ont un problème de parrainage. À d’autres, il promet une amnistie. Quand il s’agit de Pastef, il veut faire un maximum de prisonniers pour nous obliger à venir au dialogue. Alors que nous ne négocierons jamais avec un pistolet sur la tempe. Nous espérons aussi que nos partenaires politiques que sont Yewwi Askan Wi et le F24 ne participeront pas », dit-il.

Ousmane Sonko martèle, en outre, que ce dialogue est une façon pour le chef de l’État de l’isoler et de donner un bonbon à chacun. Il s’agit aussi, selon Sonko, d’une manière pour Macky Sall de légitimer sa candidature. « À dix mois de la fin de son mandat, ce n’est pas lui qui doit distribuer les cartes », a dit le leader de Pastef.

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