▪ Monsieur le Ministre des Finances et du Budget,
▪ Madame le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération,
▪ Chers partenaires au développement du Groupe élargi G50,
▪ Chers invités,
Je suis heureux de vous accueillir ici aujourd’hui. Au nom du président de la République, je vous souhaite la bienvenue et vous remercie pour votre présence et votre engagement envers le développement du Sénégal.
C’est grâce à la vision du président de la République Macky Sall, à l’effort du peuple sénégalais et à votre soutien, que notre pays a connu des avancées significatives ces dernières années. Je vous remercie, donc très sincèrement, au nom du Chef de l’Etat et au nom du gouvernement, pour les contributions déterminantes que vous apportez tous, à travers divers projets, programmes et appuis budgétaires pour accompagner nos efforts de développement.
Les chiffres en témoignent éloquemment avec plus de 6 500 milliards de francs Cfa mobilisés durant la phase II du Plan Sénégal Emergent et 3 000 milliards de francs Cfa qui sont en cours de mobilisation. Tout cela est possible grâce à un partenariat fécond et fructueux que nous avons su construire ensemble, au cours des années, dans le cadre d’un dialogue franc et sincère, permettant un alignement de vos différents appuis sur les priorités définies par le président de la République et mises en œuvres par le gouvernement.
Au demeurant, nous avons encore beaucoup de défis à relever pour répondre aux attentes de notre peuple. C’est pourquoi nous sommes déterminés à poursuivre notre collaboration avec vous afin de renforcer nos capacités et de mieux répondre aux besoins de nos populations.
Nous sommes conscients que le développement durable ne peut être atteint qu’à travers une approche globale et inclusive. C’est pourquoi nous souhaitons renforcer notre partenariat avec vous, en travaillant ensemble pour promouvoir la croissance économique, la création d’emplois, l’autonomisation des jeunes et des femmes, la protection de l’environnement, la gouvernance démocratique, la justice et la paix sociale.
Je suis convaincu que, grâce à notre coopération renforcée, nous pourrons atteindre nos objectifs communs et assurer un avenir meilleur pour les générations présentes et futures.
Au sujet de la situation économique, je voudrais rappeler, qu’en dépit d’une conjoncture économique marquée par des crises multiformes qui restreignent la demande adressée à notre économie et durcit les conditions d’accès aux financements, notre pays continue à préserver les bases d’un cadre macroéconomique sain, comme en témoigne la dernière revue du FMI au titre de l’ICPE, qui a permis de constater la résilience de l’économie sénégalaise.
En 2023, l’économie nationale devrait bénéficier du démarrage de l’exploitation pétrolière et gazière. Ainsi, elle devrait s’inscrire à la hausse avec une croissance projetée à 8,8% contre une estimation de 4,2% en 2022. Ce regain est en phase avec le dynamisme attendu dans le secteur secondaire, qui afficherait une progression record de 16,4% en liaison avec la performance du sous-secteur des extractives (+116,1%). Ce regain d’activités du sous-secteur extractif est essentiellement expliqué par l’intégration des productions de pétrole et gaz attendues respectivement à 10 millions de barils et 7 Tbtu.
Toutefois, les inquiétudes demeurent sur le démarrage effectif de la production des hydrocarbures en fin d’année 2023. Les prévisions de croissance pourraient également faire l’objet d’une révision à la fin du premier semestre 2023 pour tenir compte de :
• l’environnement international ;
• l’observation des six premiers mois de l’année ; et
• une meilleure appréciation de l’exploitation des hydrocarbures.
Toutefois, avec le durcissement des conditions financières dans la plupart des économies avancées et la rareté des ressources financières sur le marché sous-régional, le Gouvernement envisage de conclure un programme avec décaissement avec le FMI.
A cet égard, l’option d’un programme soutenu par le Mécanisme élargi de crédit (MEC) et la Facilité élargie de crédit (FEC) d’une durée d’au moins trois ans paraît la plus adaptée. Ce type de programme permettrait également au Sénégal de demander un financement au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). A la lumière des résultats obtenus avec le programme ICPE, les contours du programme seraient axés autour des trois thèmes suivants :
1. renforcer la résilience des finances publiques ;
2. améliorer la gouvernance ;
3. améliorer la résilience socioéconomique.
Dans l’ensemble, vous conviendrez avec moi que, malgré les conséquences de la guerre en Ukraine et les impacts de la pandémie de COVID-19, le Sénégal reste indéfiniment orienté vers la trajectoire de l’émergence.
C’est donc le lieu de saluer, avec satisfaction, la contribution de nos partenaires multilatéraux et bilatéraux, qui de par leur engagement, nous ont toujours renouvelé leurs soutiens.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, à présent, vous inviter à trouver, ensemble, une stratégie commune pour mieux coordonner nos efforts, maximiser l’impact de nos interventions et renforcer la durabilité des résultats obtenus.
Aussi, dans le cadre de la poursuite et de la consolidation de notre partenariat je vous invite à une réflexion inclusive pour trouver des réponses adéquates aux préoccupations suivantes :
1. les retards dans l’instruction des dossiers de marché et de paiement ;
2. la multiplicité des conditions préalables d’entrée en vigueur et/ou de premier décaissement, qui méritent d’être rationalisées ;
3. la double revue en matière de passation des marchés (par les Cellules internes des ministères et la DCMP) et ceux des partenaires. Ces revues sont considérées comme redondantes et retardent considérablement la mise en œuvre des projets car les procédures ainsi que les délais sont assez longs.
A l’instar de la Banque Mondiale, ne conviendrait-il pas mieux de supprimer la double revue et de s’accorder avec chaque bailleur sur des seuils au-delà desquels l’avis de la DCMP ne sera pas requis et vice versa ;
4. l’absence ou de retard de notification formelle des décaissements effectivement réalisés, qui empêchent un meilleur suivi par nos services compétents.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
Au-delà des questions économiques, brulantes de l’heure, je tiens également à vous entretenir de l’actualité politique nationale.
En premier lieu, je souhaiterais à vous annoncer qu’en perspective de l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024, la révision exceptionnelle des listes électorales a démarré hier, 6 avril 2023 et se terminera le samedi 6 mai 2023, sur toute l’étendue du territoire national et à l’étranger.
Comme vous le savez, cet exercice trouve son fondement dans le Code électoral, notamment à son article L.37 alinéa 5, qui prévoit qu’avant chaque élection générale une révision exceptionnelle des listes électorales aux fins de mettre à jour le fichier électoral, et permettre aux citoyens sénégalais qui auront dix-huit (18) ans révolus à cette date, mais aussi à tout autre citoyen remplissant les conditions requises et n’ayant pas encore accompli cette formalité, de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales.
Les listes des mouvements issus de la révision exceptionnelle des listes électorales sont déposées ou envoyés aux autorités administratives, diplomatiques ou consulaires ainsi qu’aux secrétariats des maires et conseillers départementaux, au plus tard le mercredi 31 mai. Le procès-verbal de réception de la liste des mouvements issus de la révision exceptionnelle des listes électorales sera affiché le mercredi 31 mai 2023.
Je tiens à souligner que, du 1er juin au 15 juin 2023, tout électeur omis ou faisant l’objet d’une erreur purement matérielle portant sur son Inscription et détenant son récépissé dispose d’un délai de 72 heures pour saisir directement ou par l’intermédiaire de la C.E.N.A, le président du Tribunal d’Instance compétent ou le chef de la Représentation diplomatique ou consulaire s’il réside à l’étranger, pour être rétabli dans ses droits.
Conformément à la loi, les commissions administratives qui seront instituées à cet effet par les autorités compétentes se chargeront, au niveau des circonscriptions électorales, de l’exécution de différentes opérations de cette révision exceptionnelle des listes électorales.
Ainsi, en sus de l’inscription des nouveaux électeurs, ces commissions administratives accompliront les autres opérations traditionnelles de la révision exceptionnelle des listes électorales, à savoir la modification, le changement de statut et la radiation.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, toujours concernant l’actualité politique nationale, recadrer le débat portant sur les accusations proférées à l’endroit du système de protection et des garanties des droits et libertés au Sénégal.
Très attaché aux valeurs de protection des droits de l’homme et de l’Etat de droit et œuvrant pour la promotion des droits et libertés tels que la liberté d’expression et la liberté de manifestation, notre pays, veille quotidiennement à leur respect dans le cadre de l’application des lois et règlements en vigueur.
Le Sénégal s’est résolument engagé à protéger les droits et libertés publiques en garantissant l’exercice de ceux-ci, sous le contrôle permanent du pouvoir judiciaire.
Le cadre de protection autorise une intervention des autorités administratives, dans certaines circonstances, notamment dans les cas de risques de troubles à l’ordre public et d’insuffisance des effectifs des forces de défense et de sécurité pour encadrer les manifestations.
Les statistiques relatives à l’exercice des libertés publiques démontrent le respect par les autorités de police administrative et judiciaire, chargées de prévenir les troubles à l’ordre public et de réprimer leurs auteurs conformément aux procédures légales et règlementaires en vigueur.
En 2022, sur 4633 demandes de manifestation sur l’ensemble du territoire national, seules 136 ont été interdites, soit un taux de 2, 98%.
Il est important de relever que les mesures d’interdiction ont toujours été motivées notamment par la nécessité de prévenir les risques de troubles à l’ordre public, de garantir la libre circulation des personnes et des biens sur les axes routiers stratégiques, et par l’exigence de garantir la sécurité des personnes et des biens.
Ainsi, pour mieux protéger les droits et libertés des citoyens, l’Etat du Sénégal, a adopté la loi organique n°2017-09 du 17 janvier 2017 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 2008-35 du 08 août 2008 sur la Cour suprême, modifiée par la loi organique n° 2022-16 du 23 mai 2022 qui a institué un juge des référés en matière administrative, juge de l’urgence, qui assure la protection des libertés fondamentales des citoyens.
Cela permet ainsi concrètement, au requérant, quand par exemple l’autorité administrative compétente interdit une manifestation ou une réunion, de saisir dans les meilleurs délais le juge qui a l’obligation de se prononcer dans les quarante-huit-heures.
Aussi, faut-il le rappeler que les cas d’arrestations enregistrés sont liés à des délits de droit commun. Le Sénégal est pionnier en matière de respect des droits de l’homme et c’est ce qui lui vaut la place qui est la sienne au plan international.