Un attentat dans une « fan zone » de l’Euro 2016 à Bordeaux, une attaque chimique au Stade de Saint-Etienne : coup sur coup, les autorités ont organisé hier deux exercices de simulation grandeur nature, mobilisant services de secours, de police, les pompiers…A Bordeaux, ce sont 600 policiers, démineurs ou médecins qui ont testé la coopération des forces d’intervention. A Saint-Etienne, 450 figurants ont participé à l’opération qui imaginait un drone déversant un produit chimique sur une tribune.
Ces scénarios du pire, la France s’y prépare plus que jamais malheureusement. Car c’est une évidence pour de nombreux spécialistes de la sécurité : « La question n’est pas de savoir s’il y aura un nouvel attentat, mais quand et où. » Deux jours après les attaques meurtrières dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars, Bernard Cazeneuve annonçait qu’un projet terroriste avait été déjoué à Argenteuil, en banlieue parisienne. Assumant un discours alarmiste, Manuel Valls ne tait pas non plus ses inquiétudes : le 13 février, invité à un sommet sur la sécurité à Munich, le Premier ministre expliquait s’attendre à de nouveaux attentats :
« Nous devons cette vérité à nos peuples : il y aura d’autres attaques, des attaques d’ampleur, c’est une certitude. Cet hyper-terrorisme est là pour durer, même si nous devons le combattre avec la plus grande détermination. »
Comment vivre avec ? Quelles leçons tirer des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis pour mieux prévenir ce risque et gérer les situations de crise ? Hôpitaux, écoles, gares, mairies, ministères, police… Tous sont sur les dents. Comment se préparent-ils, de nouveau, au pire ?
« Médecine de guerre »
Une semaine avant les attentats de Bruxelles, Philippe Juvin, chef du service des urgences à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou, était en Belgique pour raconter à ses homologues de l’hôpital universitaire de Gand comment il avait fait face à l’afflux de blessés lors des tueries à Paris, le 13 novembre. Ses hôtes belges ne savaient pas encore à quel point les conseils leur seraient utiles. Quelques jours plus tard, ils recevaient en urgence des victimes des attentats de Bruxelles, située à une cinquantaine de kilomètres de Gand.