La situation politique qui sévit dans le pays depuis un moment préoccupe au plus haut niveau les religieux. Réunis autour de la Ligue des Imams et prédicateurs de Sénégal (LIPS), ils ont pris leur bâton de pèlerin hier pour éteindre les braises de cette tension politique qui risque d’enflammer le pays si rien n’est fait.
Acteurs avertis de la société civile religieuse sénégalaise, ces religieux se disent conscients des enjeux du moment et des risques que la situation sociopolitique et les tensions de tous bords font planer sur la stabilité de notre pays. Invoquant le verset 9 de la Sourate 49 du Coran qui recommande au croyant de tout faire pour ramener la paix et la concorde au sein de la communauté en cas de divergence, la LIPS dit déplorer le climat exacerbé de tension qui prévaut dans notre pays et qui risque, si on n’y prend garde, de nous faire basculer dans l’insécurité. Pis, elle s’offusque du fait que les parties en conflit s’adonnent à un jeu de surenchère, dont les victimes futures ne seront autres que les populations, parmi les civils et forces de défense et de sécurité. Ainsi, elle requiert de toutes les parties de la sérénité, rapporte L’As.
Par ailleurs, elle demande au Chef de l’Etat de mesurer la situation nationale dans toute sa véracité et de refuser d’écouter «les va-t-en-guerre, sans grande responsabilité, parmi ses alliés. Car en réalité, c’est sa seule responsabilité qui est engagée devant le peuple et devant l’histoire». Aussi, invite-t-elle le Président Macky Sall à user de toutes les prérogatives constitutionnelles qui sont les siennes pour la promotion de la paix, de la stabilité, et pour la sauvegarde de l’intégrité physique et des biens des Sénégalais. Mieux, elle lui demande d’œuvrer pour l’équidistance envers toutes les parties, de l’administration territoriale et de la Justice, de sorte à accroître la confiance des populations à l’égard de ces leviers indispensables au bon fonctionnement de notre Etat. Toujours dans cet élan, ces religieux recommandent au Président de poser des actes forts allant dans le sens de la désescalade et de l’apaisement, et requièrent de sa part, l’acceptation de la main tendue de la société civile et religieuse sénégalaise pour un dialogue urgent et fécond avant que l’irréparable ne se produise.
Quid de l’opposition ? La ligue leur demande ainsi qu’à toutes les parties, au nom de la paix et de la cohésion sociale, de répondre au dialogue pour l’intérêt supérieur de la nation.